C'était il y a vingt-cinq ans, le 10 mai 1981 : François Mitterrand était élu président de la République... Les nombreux travaux et témoignages qu'a suscités, notamment ces derniers mois, ce personnage ambigu permettent d'éclaircir quelques controverses.

Ministre de l'Intérieur puis de la Justice au début de la guerre d'Algérie, François Mitterrand fait l'objet d'une enquête de Benjamin Stora et François Malye.

Il y a vingt ans, le 10 mai 1981, François Mitterrand était élu président de la République. Qui était vraiment cet homme arrivé à la tête de l'Etat pour deux septennats ?

Un grand historien et biographe français continue de croire que Mitterrand possédait un soupçon de sincérité ou de foi socialiste, tout en faisant le récit dévastateur d'une vie tout entière dédiée au pouvoir. La gauche garde la nostalgie d'une France qui n'a jamais pu exister, gouvernée par un homme qui n'a jamais été ce que ses partisans croyaient.

En 1965, les Français élisent leur président au suffrage universel pour la première fois depuis 1848. Le premier tour est fixé au 5 décembre et, si un second est nécessaire, il est prévu deux semaines plus tard. Mais tout laisse présager une victoire de De Gaulle dès le premier tour.

Ce fut, jusqu'au raz-de-marée En marche !, le plus beau hold-up politique de Ve République. En juin 1971, au terme de multiples tractations opérées dans l'ombre, François Mitterrand s'emparait, lors du congrès d'Epinay, d'un Parti socialiste nouvelle formule, modelé pour la conquête du pouvoir. Quarante-six ans plus tard, retour à la case départ. La gauche est éclatée, le PS exsangue.

"Le Coup d'Etat permanent", pamphlet d'une virtuosité rare, installe Mitterrand comme le premier opposant à De Gaulle. Pour celui qui a incarné toutes les dérives de la IVe République, ce n'était pas gagné.

François Mitterrand en France, Helmut Kohl en Allemagne : les deux chefs d'Etat vont enfin faire repartir l'Europe, en panne depuis cinq ans.