Dans "Moonlight", en piste pour les Oscars, Barry Jenkins déconstruit avec grâce les préjugés hypermachistes de la culture hip-hop afro-américaine. Entretien.

A quand un Obama français ? La question n'est pas dépourvue de sens si elle nous incite à mener jusqu'au bout la comparaison entre la France et les Etats-Unis : combien de personnes au sein des minorités, combien d'élus, dans quelles circonscriptions, à quels postes ? L'évolution américaine est-elle uniquement liée à la conjoncture et aux qualités personnelles d'Obama ? Et où se situe le blocage côté français ?

Martin Luther King a été assassiné il y a cinquante ans. Les idées et combats du pasteur noir gagnent à être mis en regard avec ceux de James Baldwin, dont le film "I'm Not Your Negro" vient de rappeler l'aura aux Etats-Unis.

Le jeune écrivain américain d'origine éthiopienne parle de la diaspora africaine aux Etats-Unis, des Afro-Américains et de la double identité de Barack Obama

Discrètement, l'administration démocrate a entrepris de corriger l'injustice d'un système répressif toujours beaucoup plus sévère avec les représentants des minorités.

Des émeutes de Watts en 1965 à celles de Ferguson, le cercle vicieux se perpétue : bavure, colère, répression, le tout sur fond d'inégalités. Rien n'aurait donc changé dans l'Amérique d'Obama ?

Le réalisateur américain a présenté pour la première fois en France son documentaire "Freedom Summer" au Festival international des films de la diaspora africaine, à Paris. Il s'intéresse à un moment clé de la conquête des droits civils.

Depuis 2006, une centaine de jeunes Noirs sont tués chaque année par des policiers blancs. Le plus souvent sans raison. Et en toute impunité.

Après les morts de Ferguson et New York, et faute d'un système judiciaire équitable et adapté, le fossé continue de se creuser entre la police et la population afro-américaine.

L'Amérique doit payer pour les préjudices subis par les Noirs, affirme le journaliste Ta-Nehesi Coates. Hier, l'esclavage et la ségrégation. Aujourd'hui, la discrimination. Une question qui prend un tour sensible en pleine affaire Ferguson.

Au départ, BlackLivesMatter n'est qu'un hashtag (ou mot-clic) lancé en 2013 par Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi. Trois femmes, noires, nées au début des années 1980, respectivement installées à Los Angeles, Oakland et New York. Le premier message est posté le 13 juillet 2013, en réaction à l'acquittement de George Zimmerman, l'auteur du coup de feu qui tua Trayvon Martin, jeune Noir de 17 ans. Viralisé instantanément, relayé à chaque nouvelle violence policière, #BlackLivesMatter s'impose trois ans plus tard comme le slogan le plus puissant depuis Black Power2.