Rares sont les metteurs en scène qui peuvent se targuer d'une filmographie sans déchet, certifiant au spectateur la promesse de grandes oeuvres, exploit remarquable quand les films en question se comptent en dizaines, comme c'est le cas pour Yasujiro Ozu.

Dans un petit port du sud du Japon, un comédien acariâtre tente de renouer avec le fils qu'il n'a pas reconnu. Ressortie, en copie restaurée, du deuxième long métrage en couleurs d'Ozu, remake d'un de ses propres films de 1934.

C'est l'événement cinéphile de cette fin d'année 2019 : la sortie du magistral coffret Blu-ray de Yasujiro Ozu, dont dix films sont restaurés.

On n'en a jamais fini avec Ozu, la preuve avec cet indispensable coffret de films inédits et rares.

Ce début 2018 est marqué, pour les cinéphiles, par deux événements importants. D'une part la sortie en salles de "Seule sur la plage la nuit", l'un des plus beaux films de son auteur. D'autre part, la parution des "Variations Hong Sang-soo", un ouvrage collectif d'une rare intelligence. L'occasion était belle de revenir sur la filmographie d'un metteur en scène dont, depuis "Le Jour où le cochon est tombé dans le puits" réalisé en 1996, notre revu a suivi la carrière avec une grande attention. Nous avons tenté de comprendre comment se fabriquait cette oeuvre si particulière.

Fervent cinéphile, porté par l'influence d'Ernst Lubitsch ou Abel Gance avant de trouver son style, Ozu a filmé les mutations du japon à hauteur de tatami. Arte le célèbre avec un cycle. Esthète, fêtard, qui était vraiment le réalisateur du "Goût du saké" ? Réponse sous forme d'abécédaire.

L'actualité éditoriale autour d'Ozu ne montre aucun e signe de faiblesse. Carlotta Films, redoutable pourvoyeur de beautés compressées, poursuit son travail de réédition des oeuvres du maître japonais. Après une intégrale que l'on voudrait pour stèle mortuaire, voici un coffret Blu-ray qui propose les copies restaurées, magnifiques, disons-le tout de go, des six films en couleurs d'Ozu, ses six derniers tournés entre 1958 et 1962.

"Il faut commencer par voir beaucoup et revoir souvent", dit Buffon. A l'ordre du jour, Ozu, entre rituel et inquiétude, à l'occasion de la réédition de ses "Carnets".

Texte paru dans le dossier spécial "Setsuko Hara et le paysage de Showa" de la revue "Eureka", en février 2016. Traduit du japonais par Adrien Becam.

Un peu partout dans le monde, on célèbre cette année les 120 ans de la naissance de Yasujirô Ozu et les 60 ans de sa mort : au Japon, plusieurs expositions lui sont consacrées, tandis qu'en France, des ressorties de films, dont un inédit récemment restauré ("Une femme dans le vent"), une rétrospective à la Cinémathèque de Toulouse et de nouvelles publications prouvent l'inépuisable grandeur de ce cinéaste. Sommaire. Femmes dans la tourmente. Ozu à la surface du cadre. Ozu pas si simple.

Est-ce la télévision qui abrutit la jeunesse ? Ou les formules de politesse qui dispensent les adultes de la réflexion ? Dans le Japon d'après-guerre, qui s'occidentalise petit à petit, le réalisateur rejoue les conflits de générations avec humour et tendresse, et documente un pays en mutation.