Pour constituer un gouvernement démocratique à Jéricho, le dirigeant de l'OLP doit tenir compte à la fois des sensibilités politiques et des particularités claniques de la société palestinienne. Un vrai casse-tête.

Tandis qu'entre Israël et l'OLP les négociations progressent rapidement, les Palestiniens de l'intérieur et ceux de l'extérieur commencent à se poser la question qui hante tous les esprits : le fonctionnement de leur futur Etat sera-t-il ou non démocratique ?

C'est un peuple né de la guerre. Quand ils ont décidé de se réinstaller, deux mille ans après, sur la terre de la Bible, les futurs Israéliens ignoraient qu'ils allaient donner naissance à deux nations : la leur, bien sûr, mais aussi celle de ces Arabes de l'Empire ottoman qui allaient devenir les Palestiniens. Depuis, les deux peuples luttent pour leur existence.

En reconnaissant qu'il a commis des erreurs et qu'il est temps d'organiser de nouvelles élections, Yasser Arafat cherche à renforcer sa légitimité, mais aussi à placer Israël devant un fait accompli : l'internationalisation du conflit.

La situation se dégrade de jour en jour en Cisjordanie et à Gaza, où l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat, paralysée et discréditée, perd du terrain au profit des islamistes du Hamas.

Les résultats des premiers examens subis par Yasser Arafat sont rassurants. Mais la question de la relève est désormais ouvertement posée.

"Nous entrons dans l'inconnu, dit l'ancienne ministre Hanan Ashrawi. Il est urgent de mettre fin de ces quatre ans de siège, de punitions, de violences, sinon on finira par tuer définitivement l'idée de deux Etats".

Héros ou terroriste ? Remarquable tacticien politique ou éternel hésitant ? Quelle image l'histoire gardera-t-elle d'Arafat ? Le visionnaire qui a su inventer le sentiment national palestinien, ou celui qui, par manque de courage et myopie politique, a échoué à donner une patrie à son peuple ?

Après quatre ans d'Intifada, 3 613 morts palestiniens, 970 israéliens, une économie dévastée, beaucoup de Palestiniens, comme Yasser Abed Rabbo, signataire des accords de Genève, estiment que le recours à la violence contre les civils israéliens a été une erreur majeure.

Le successeur d'Arafat sait que son peuple ne croit plus au miracle d'une paix immédiate avec les Israéliens. Mais il l'ignore pas qu'en votant pour lui les Palestiniens attendent une rapide amélioration de leur quotidien, miné par l'occupation et la crise économique.

Le successeur de Yasser Arafat a mis en chantier les réformes promises, entrepris la démocratisation des institutions et conclu une trêve avec les groupes armés. Cette accalmie pourra-t-elle se poursuivre sans une véritable relance du processus de paix ?

L'année 2006, qui va commencer par des élections législatives en Israël comme dans les territoires palestiniens occupés, risque fort de ne pas être favorable à la reprise du processus de paix.