Officiellement, c'est pour détruire des tunnels destinés au trafic d'armes que les chars israéliens ont investi le sud de la bande de Gaza. Mais il s'agissait aussi de montrer aux Palestiniens - et à l'opinion israélienne - que l'armée ne se retirera pas vaincue lorsqu'elle partira.

Avec la politique de Sharon, jamais depuis sa création la sécurité de l'Etat d'Israël n'a été aussi assurée, tandis que jamais celle de ses citoyens n'a été aussi menacée.

Pour faire accepter aux colons la perspective d'une évacuation de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien veut montrer qu'il ne s'agit ni d'une concession ni d'un aveu de faiblesse.

Héros ou terroriste ? Remarquable tacticien politique ou éternel hésitant ? Quelle image l'histoire gardera-t-elle d'Arafat ? Le visionnaire qui a su inventer le sentiment national palestinien, ou celui qui, par manque de courage et myopie politique, a échoué à donner une patrie à son peuple ?

Après quatre ans d'Intifada, 3 613 morts palestiniens, 970 israéliens, une économie dévastée, beaucoup de Palestiniens, comme Yasser Abed Rabbo, signataire des accords de Genève, estiment que le recours à la violence contre les civils israéliens a été une erreur majeure.

Le successeur d'Arafat sait que son peuple ne croit plus au miracle d'une paix immédiate avec les Israéliens. Mais il l'ignore pas qu'en votant pour lui les Palestiniens attendent une rapide amélioration de leur quotidien, miné par l'occupation et la crise économique.

L'horizon est-il en train de s'éclaircir au Proche-Orient ? Après l'élection de Mahmoud Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne et l'annonce par Ariel Sharon de son projet d'évacuation des colonies de Gaza, est-il réaliste d'envisager une relance du processus de paix interrompu après Camp David et Taba ?

Les Palestiniens ont besoin de paix et de sécurité. Mais, selon le ministre palestinien chargé des Négociations avec Israël, l'arrêt de la violence doit être réciproque.

"L'Europe devrait offrir une véritable garantie pour les futures frontières israélo-palestiniennes".

Pour Pascal Boniface, la résolution du conflit israélo-palestinien ne ferait pas disparaître le terrorisme international, mais changerait la nature des rapports entre le monde occidental et le monde arabo-musulman, éloignant le spectre d'un "choc des civilisations".

C'est un véritable appel au secours que Saeb Erekat lance aux Européens : "Le Proche-Orient, c'est votre jardin, ne laissez pas la démocratie, les droits de l'homme, la paix agoniser".

Echec du processus de paix, choix par Israël d'une politique de retraits non négociés et de la construction d'un mur de séparation en Cisjordanie, victoire du Hamas aux législatives palestiniennes : jamais le conflit du Proche-Orient n'a paru aussi explosif.