L'Etat va-t-il brader le patrimoine historique français ? Le projet de loi permettant de céder les monuments nationaux aux collectivités territoriales peut le laisser craindre. Après la censure du texte par le Conseil constitutionnel, Frédéric Mitterrand sort de son silence dans L'Express.

Nous avions salué à sa sortie (1994), en faisant notre couverture, "Petits Arrangements avec les morts" (Caméra d'or du festival de Cannes), le premier film de Pascale Ferran qui s'imposait d'emblée comme un des chefs de file d'une nouvelle génération de cinéastes français apparue dans les années 90.

Ancienne conseillère culturelle de Francois Mitterrand et directrice de France Culture, la journaliste et écrivaine est l'invitée du Musée des beaux-arts de Rouen pour une carte blanche.

La défense des "arts et lettres" est, aujourd'hui comme hier, un combat vital, l'expression d'un monde libre ou qui aspire à l'être. C'est dans cette conviction que la politique culturelle vient chercher sa légitimité et le "monde de la culture" un motif de se manifester quand la liberté est bafouée. Un principe auquel il ne faut pas renoncer.

On peut penser que l'accord trouvé par les partenaires sociaux sur le régime des intermittents du spectacle sera ratifié par la commission interprofessionnelle Unedic. Dans le cas contraire, nul doute que l'été des festivals sera, une fois encore, perturbé.

En parlant de deux des événements patrimoniaux de la rentrée - les Journées européennes du patrimoine et la réouverture du musée Picasso -, on fait le choix de deux figures « imposées » de la politique culturelle des trente dernières années : la fête et le grand projet. On fait aussi celui d'un secteur, le patrimoine, où se mêlent la passion populaire et la désinvolture, voire le désintérêt, des plus hautes autorités politiques...

Il est loin le temps où la culture était un objet politique aussi identifié que structurant. Le budget pour 2015 est voté par le Parlement en cette fin d'année 2014. La culture y est moins mal traitée que lors des deux exercices précédents. Mais une étape a été franchie. D'où vient ce désamour des pouvoirs publics pour la culture ?

S'il est un sujet qui, dans la sphère large du ministère de la Culture et de la Communication, occupe les esprits médiatiques, c'est bien celui de l'audiovisuel public. Compte tenu des enjeux budgétaires (3,78 milliards d'euros sur les 7 que compte le budget du ministère) et de l'ampleur du public concerné (plus de 28% de l'audience nationale), ce n'est guère surprenant. Mais la récurrence des thèmes abordés, aussi loin qu'on plonge dans les échos qu'en donne la presse, est telle qu'on peut s'interroger sur l'intérêt de poursuivre le débat.

C'est une ritournelle. On nommerait mal à la tête des institutions, en particulier dans le secteur culturel. Ni plus, mais ni moins mal que dans un passé encore récent. Et c'est dans cette absence de progrès que se nichent les regrets. Les dernières nominations témoignent en tout cas du caractère toujours aussi sensible du débat.

Le Premier ministre s'exprime longuement, et pour la première fois, sur sa politique culturelle et sur les relations entre la culture et la gauche.

Si la culture est présente dans les programmes nationaux, les politiques de gauche comme de droite ne se font plus guère entendre sur les politiques culturelles en France. Mais à gauche, cette désertion de la parole politique depuis les années 1990 est mal vécue par les milieux culturels qui ont longtemps formé l'électorat par excellence de la gauche. A tel point que la diminution du budget de la culture en 2012 et le manque d'ambition, sinon d'intérêt, apparent du président François Hollande est vécu par certains comme une trahison.

Le successeur du général de Gaulle incarne le lettré qui partage avec son épouse son goût pour les créations de son époque. Son septennat, bien qu'inachevé, a été porteur d'une politique culturelle offensive symbolisée par le Centre Beaubourg, qui prendra le nom de l'ancien président.