Grèves, manifestations, barrages de routes, l'envolée du prix de l'or noir fragilise les plus démunis, plonge dans la crise les pêcheurs ou les routiers. Les spéculateurs sont devenus le bouc émissaire de ce troisième choc pétrolier. Mais ils ne sont pas les seuls à en profiter.

La crise du Caucase ? Les cyclones ? Rien ne réussit à enrayer la chute du baril, qui a perdu plus de 35 dollars en cinq semaines.

S'il est un secteur emblématique, ces dernières décennies, de la difficulté à anticiper la façon dont il va évoluer à l'échelle mondiale, c'est bien celui de l'énergie. Alerte sur les risques de pénurie d'hydrocarbures, annonce de la survenue du peak oil, boom du gaz et du pétrole de schiste... : les prévisions reposant sur les tendances lourdes ont été révisées à l'aune de l'émergence de sources non conventionnelles, avec un impact conséquent sur le niveau des prix.

L'or noir n'a jamais si bien porté son nom. Pourtant, le monde ne manque pas d'hydrocarbures.

En n'intervenant pas sur le marché, l'Arabie saoudite espère affaiblir les producteurs de schiste américains, explique l'analyste Francis Perrin. Mais elle commet une erreur en sous-estimant leur capacité de résistance, réplique Alexandre Andlauer.

Focus en mars 2016 sur la situation économique rendue critique par la chute du cours du baril de pétrole à travers le monde. Une situation entraînant des inquiétudes chez les pays producteurs, comme l'Algérie, qui voient les revenus de leur activité principale se réduire considérablement et asphyxier la situation socio-économique du pays. L'industrie pétrolière réduit ses investissements et se voit sérieusement concurrencée par les gaz de schiste dont les Etats-Unis se sont fait une spécialité. Sans compter que le pétrole bon marché qui perdure finit par pénaliser la relance économique.

Le prix du baril a perdu la moitié de sa valeur depuis juillet 2008, le brent passant sous les 60 dollars le 27 octobre. Cela pourrait constituer la seule bonne nouvelle de la récession, qui s'en trouverait atténuée

Le prix du pétrole baisse. Il est peut-être temps. C'est du côté de la demande, et non de la production, qu'il faut chercher une explication et des tendances pour les investisseurs, selon la rédactrice en chef américaine de "Money Week".