Exaspéré par le peuple qui gronde, il redoute l'affront d'un second tour lors de la présidentielle.

L'homme fort de Russie perd sa popularité à force de manipulations pour rester au pouvoir.

Deux ans de camp pour deux minutes de provoc'. Derrière la sentence, l'Eglise toute-puissante.

Protestations, manifestations, arrestations... Depuis quelques jours, à la suite de fraudes massives lors des législatives, la Russie s'agite. Un ras-le-bol de la population, une première sous l'ère Poutine.

De persistantes rumeurs de révolution bruissent dans le pays. Le mécontentement est en effet réel, souligne un observateur russe, mais il reste diffus. Et l'opposition, tenue en piètre estime, est bien incapable de le canaliser.

Alors que de nouvelles manifestations sont prévues, les protestataires, qui dénoncent les fraudes électorales, indiquent fermement au pouvoir qu'il devra désormais compter avec eux.

Le 4 février 2012 une nouvelle journée de protestation est prévue à Moscou et dans les grandes villes du pays, à l'appel du Comité d'organisation du mouvement ″Pour des élections honnêtes″, qui s'est constitué dans la foulée des législatives contestées du 4 décembre 2011. Orgkomitet, cela sonne un peu″ soviétique″. Mais, assurent ses membres, ce Comité d'organisation n'est pas le Politburo du PCUS.

L'affaire du groupe punk féministe Pussy Riot offre un saisissant miroir de la contestation russe. Le procès intenté aux trois chanteuses traduit l'affrontement impitoyable auquel se livrent, d'une part, le pouvoir politique en liaison avec l'Eglise orthodoxe et, d'autre part, une société qui aspire à la démocratie et à une forme d'individualisme humaniste.

Vladimir Boukovski, avec Alexandre Soljenitsyne ou Andreï Sakharov, a incarné l'esprit de résistance au régime soviétique. Il nous explique pourquoi l'esprit de la dissidence s'est remis à souffler dans la Russie de Poutine. Depuis les élections frauduleuses de novembre 2011, une contestation de grande ampleur est en effet apparue.

Depuis que l'opposition a été réduite au silence par l'assassinat de Boris Nemtsov, l'an dernier, les artistes sont les derniers à porter une parole libre au pays de Poutine. A commencer par "l'actionniste" Piotr Pavlenski, dont la radicalité embarrasse le pouvoir.