Bruno Latour, dont les livres sont traduits en 30 langues, compte parmi les intellectuels français les plus réputés à l'étranger. Philosophe, anthropologue et sociologue, ce chercheur, a longtemps travaillé aux Etats-Unis. Aujourd'hui professeur à Sciences po après avoir enseigné à l'Ecole des mines, il ose jeter un regard nouveau sur le rôle des sciences dans notre société. Et leur lien avec la politique.

Dans Le goût du vrai, le philosophe des sciences décrypte la crise du coronavirus. Il pensait qu'il en déoulerait une meilleure appréhension de la recherche scientifique. Il a dû déchanter : les discours des coronavirologues improvisés et les querelles d'ego entre scientifiques ont dominé le débat.

Le 22 -- vril 2017, des milliers de citoyens défileront dans le monde pour manifester leur attachement à la science. Plus que jamais, celle-ci est au coeur d'enjeux de domination, comme en témoigne également

L'eau pure pourrait-elle se solidifier à température ambiante ? Plusieurs centaines de physiciens et de chimistes étudièrent cette hypothèse dans les années 1960. Avec une crainte : que toute l'eau de la planète ne polymérise ainsi.

Il n'y a pas que le chômage, l'Europe en crise et la mondialisation non régulée. Sur son bureau, le prochain Président français va (re)trouver une autre liste de problèmes tout ce qu'il y a d'urgents et politiquement sensibles. Etiquetés ″techniques″ (voire scientifiques), ils sont aussi épineux qu'un banc d'oursins. A tout seigneur, tout honneur, le dossier ″énergie nucléaire″. Suivi de près par le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre. Sans oublier les OGM et la question de la propriété intellectuelle battue en brèche sur Internet.

Einstein n'était pas un saint, et Newton était manipulateur et ésotérique. Pourquoi sommes-nous si déçus de l'apprendre? Pour le comprendre, il faut remonter au xv11e siècle, quand la figure du savant a commencé à jouer un rôle politique

Père de la bombe à hydrogène américaine et soutien inconditionnel du projet de "Guerre des étoiles" lancé par Ronald Reagan, Edward Teller est le représentant par excellence de la face sombre de la physique.

« Futuribles » a plusieurs fois fait écho à des analyses fouillées portant sur certains discours en lien avec la science et la technologie, et l'instrumentalisation qui peut en être faite. Ainsi Antonin Pottier présentait-il dans ces colonnes, fin 2011 (no 380), une analyse du discours climato-sceptique et de la façon dont celui-ci s'articulait pour permettre à ses artisans de défendre des intérêts sans lien direct avec la réalité scientifique du réchauffement climatique.