A Istanbul, le procès de l'affaire Ergenekon entre dans sa phase décisive. Militaires de haut rang, hommes de main, chefs mafieux ou éminents représentants de l'establishment laïc, une centaine d'inculpés sont accusés d'avoir tenté de renverser le gouvernement islamo-conservateur de l'AKP.

La Turquie, fragilisée par les purges, est devenue une cible privilégiée des djihadistes.

La dérive autoritaire du pouvoir en Turquie est patente. Les raisons sont à la fois historiques, sociologiques et conjoncturelles. Mais la volonté de pouvoir sans contrôle, sans frein de Tayyip Erdogan, au pouvoir en Turquie depuis treize ans, et son projet de réinstituer une société pieuse y est pour beaucoup.

Ils étaient professeurs, juges, journalistes, militaires. Pour avoir manifesté ou signé une pétition, les voilà interdits de travail, condamnés à vivre comme des clandestins dans leur propre pays. Mais les fantômes du président Erdogan s'organisent.

L'espoir d'une adhésion à l'Europe avait favorisé des avancées démocratiques. Mais, au nom de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement d'Ankara renoue avec les pratiques des années noires.

Le terrible attentat du nouvel an à Istanbul met en lumière des problèmes internes à la Turquie : les services de sécurité sont fragilisés et le climat politique est délétère.