Pour chasser du pouvoir Hugo Chavez, président populiste qui veut poursuivre sa "révolution bolivienne", les classes dirigeantes paralysent le secteur des pétroles, qui fournit 80% des exportations du pays, et multiplient les manifestations de rue.

Economie administrée, démocratie participative, agitation organisée, le Venezuela incarne les valeurs altermondialistes. Et son président est devenu l'idole des pauvres d'Amérique latine.

Le 19 août, le président Hugo Chavez est arrivé à mi-mandat, terme à partir duquel la Constitution permet d'organiser un référendum révocatoire.

L'impossibilité de recourir à des définitions classiques pour l'analyser a souvent amené à caricaturer la révolution bolivarienne. Or, depuis 1998, et malgré les difficultés, elle change la face du Venezuela.

Longtemps le Venezuela s'est distingué des autres pays d'Amérique latine. Au début des années 1960, au moment où la révolution cubaine enflamme la région, un conseiller de la Maison Blanche lui oppose la patrie de Simon Bolivar comme ″modèle de démocratie″. Quarante ans plus tard, l'″exception vénézuélienne″ suscite à nouveau l'espoir, mais plus à Washington.

Les Vénézuéliens avaient sans doute de bonnes raisons d'exprimer leur mécontentement face à un pouvoir qui peine à transformer les structures profondes du pays (appareil productif, fiscalité...). Mais la contestation récente a été récupérée par une frange de l'opposition qui n'a qu'un objectif : renverser le président Nicolas Maduro, pourtant élu démocratiquement.