Pourquoi sortir du nucléaire ?
Bulletin : L'Ecologiste 44 - janvier 2015
Numéros de page :
16 p. / p. 19-32, 37-38
Dans un entretien publié le 13 janvier 2015 dans "L'Usine nouvelle", la ministre de l'Ecologie (sic) Ségolène Royal affirmait : "Il faut construire de nouvelles centrales nucléaires". Elle était ainsi cohérente avec le projet de loi baptisé à tort de "transition énergétique" dont l'article 55 grave dans le marbre à 63,2 GW la capacité nucléaire française sans limite de temps, c'est-à-dire exactement la même capacité qu'aujourd'hui. Cela veut donc dire que les réacteurs les plus vieux qui seront fermés devront être remplacés par de nouveaux réacteurs à construire, ce qu'a affirmé la ministre. Loin d'assurer une sortie même lente du nucléaire, ce projet de loi est donc un projet de loi de relance durable du nucléaire. Pourtant, on connaît aujourd'hui la probabilité non pas théorique mais réelle d'un accident nucléaire comme le rappelle Thierry Jaccaud. Mycle Schneider et Antony Froggatt, coordonnateurs de l'essentiel "World Nuclear lndustry Status Report 2014" donnent des chiffres clefs sur le nucléaire dans le monde. Le dossier se poursuit en parcourant le cycle concret du nucléaire. Bruno Chareyron examine les conséquences réelles de l'extraction de l'uranium. Rémi Scoccimarro décrit la situation nucléaire au Japon après Fukushima Peut-on gérer les déchets radioactifs ? Le collectif CEDRA répond, fort de son expérience concrète. Peut-on faire confiance aux normes radiologiques ? Yves Lenoir retrace l'histoire et l'actualité de la fixation de ces normes. Enfin, peut-on concrètement échapper au nucléaire et en sortir volontairement avant la catastrophe ? Andreas Rüdinger répond, en analysant le cas exemplaire de l'Allemagne. Terminons sur le terrorisme. Dès lors qu'à l'automne dernier l'armée française a été incapable d'empêcher le survol maintes fois réitéré de centrales nucléaires par des drones, il parait évident qu'encore une fois un imprévu a surgi dans le réel : tout n'est pas contrôlable, tout