Le Quatuor pour la fin du temps est une des oeuvres les plus fascinantes du vingtième siècle. Sa capacité à incarner nombre des traumatismes historiques et des révolutions culturelles qui influencent notre monde jusqu'à aujourd'hui est unique. Rythmes complexes, polyphonies raffinées et pages de la plus extrême suavité nous renvoient une question existentielle : comment créer une oeuvre religieuse et d'avant-garde dans un camp de prisonniers de l'Allemagne nazie ? Contrastes d'écriture, mélange de timbres et puissance expressive sont par ailleurs l'apanage de l'oeuvre de Thomas Adès, Court Studies (2005) qui complète ce programme. (Electre)

Deux fois nommée "révélation" ("best newcomer") par Opernwelt pour deux créations contemporaines, la soprano franco-chypriote est une interprète fétiche de Jörg Widmann qui a déjà écrit deux ouvres pour elle et elle a chanté sous la direction de François-Xavier Roth, Sir Simon Ratlle ou Daniel Barenboim. Ce dernier lui a ouvert les portes de Berlin et de l'Orchester des Wandels, regroupement de musiciens issus de divers orchestres allemands dont la Staatskappelle Berlin, qui se sont donnés comme objectif de pratiquer leur art en protégeant la planète (le packaging du disque ne contient pas de plastique et est imprimé avec une encre biologique). Outre la rencontre entre la jeune chanteuse et cet orchestre unique, ce projet est aussi le résultat d'une passion de Sarah pour l'Islande (terre d'ther par excellence ?).

L'enregistrement très attendu de Thomas Adès et du Britten Sinfonia jouant Beethoven et Barry ; plus précisément, le cycle des Symphonies de Beethoven et une sélection d'oeuvres de Gerald Barry. Ce double CD présente les trois premières symphonies de Beethoven, entrecoupées de la pièce Beethoven de Barry et de son Concerto pour piano. Beethoven avait l'intention de revendiquer d'être le successeur légitime de la tradition classique viennoise avec la première de ses symphonies, créée en 1800. Il avait déjà commencé à perdre son audition à ce stade et quand il composa sa deuxième symphonie, il plaça sur la page son esprit de défi et de détermination contre sa surdité. Le troisième marque un tournant important dans son style, ainsi que dans le cadre de la façon dont une symphonie devait être composée.