Présente chez ecm new series depuis lalbum naunz en 2001, loeuvre de thomas larcher prend une autre dimension avec the living mountain. Sur le nouvel album du compositeur autrichien, de grandes pages orchestrales côtoient un cycle de chansons intimes pour baryton et piano, articulé autour des écrits de w. G. Sebald dune part, et de loeuvre éponyme de nan shepherd, the living mountain, dautre part. Le times a déclaré que sa musique communicative est lune des merveilles de ce siècle, parlant doeuvres aux paysages et aux rêves obsédants, stylistiquement disparates mais fusionnés par loreille étonnante du compositeur et son attitude sceptique à légard des formes traditionnelles. La variation stylistique et une perspective curieuse sur les idiomes classiques traditionnels restent la marque de fabrique de lapproche compositionnelle de larcher et constituent la trame de ce programme impressionnant. Lenregistrement présente des interprétations puissantes des principaux solistes classiques daujourdhui, notamment la soprano sarah aristidou, le baryton andrè schuen et la violoncelliste alisa weilerstein.

« Enigma » est le terme grec pour énigme, mystère, secret. Au moment d'entrer dans la vie ou de la quitter, il y a toujours un son : le cri du nouveau-né ou le dernier soupir du mourant rendant l'âme. La soprano Sarah Aristidou se met en quête du son originel dans ce programme, qui s'ouvre avec le lamento turco d'Andreas Tsiartas. La voix émerge du silence dans une lamentation sans paroles sur la voyelle a. La pièce se termine par un cri déchirant et « archaïque »... La vocalise de Rachmaninov emploie aussi la voyelle a... Dans le pâtre sur le rocher de Schubert, un berger chante à travers la vallée : « plus ma voix porte et plus elle me revient, claire ». Dans répétition planétaire de Messiaen, l'appel de la chanteuse « ahi » est accompagné par la musique des planètes et des étoiles... Après avoir visité les musiques de wolf et de Ravel, l'odyssée se termine avec une oeuvre de Jorg Widmann pour clarinette, soprano et piano autour des voyelles a et o. Jorg Widmann tient évidemment la partie de clarinette, tout comme pour le pâtre de Schubert, avec Daniel Arkadij Gerzenberg au piano.