Les territoires des fantastiques sont multiples, et n'ont pas toujours été explorés. Il en va de même des divers états du fantastique, qui ont produit, et produisent encore, des effets spécifiques, par la mise en 'uvre, dans les textes, de figures culturellement codées mais traumatisantes, comme le cauchemar, les monstres, les doubles, les vampires ou Méduse ' sans oublier des monstruosités plus actuelles. Chaque époque de la seule 'culture occidentale' a donné lieu à des prises en compte, dans l'imaginaire comme dans la réalité, de figures de l'horreur, de la terreur et de la monstruosité ' par des récits qui montrent l'évitement du regard, ou sa saturation devant l'innommable. Notre époque, en privilégiant la 'monstration' franche, de préférence aux ruses du regard, a-t-elle vraiment donné toute sa place à une lecture des effets de malaise engendrés quand ces figures peintes produisent ou reproduisent ce qu'intuitivement chacun de nous connaît comme un 'sentiment de fantastique' ? Comment cet 'impossible et pourtant là' se présente-t-il dans le cadre des tableaux présentés comme fantastiques, au moins depuis Baudelaire ?,

4ème de couv. : "L'imaginaire est un vaste domaine que jouxte l'inimaginable : deux univers séparés. Dans les mondes de l'imaginaire, tout est possible, les merveilles, les utopies ou les exoties insulaires. L'imagination y exhibe ses charmes nombreux. Par contre, la face obscure du réel se devine dans l'impensable des effets de fantastique. Pourtant la question des passages entre les deux se pose. Passages que les philosophes du passé ou du présent creusent, que les mythes signalent et utilisent, que les merveilleux divers et les espaces oniriques rapprochent, que les dystopies donnent à percevoir. Nous tenterons de suivre les divers itinéraires qui aboutissent à ces passages prenant comme points de départ les œuvres romantiques du passé qui ont vu la naissance du " genre " fantastique. Nous suivrons ensuite les chemins divers pris, sur quoi débouchent ces passages et qui brouillent parfois les limites peut-être arbitraires des genres."

Roger Bozzetto a enseigné la littérature comparée à l'Université de Provence. Spécialiste des fantastiques et des littératures de l'imaginaire, il a publie nombre d'articles dans des revues universitaires et autres, et trois volumes dans la collection Regards sur le fantastique aux PUP : Territoires des fantastiques, Le fantastique dans tous ses états, Passages des fantastiques et en collaboration avec Arnaud Huftier Frontières du fantastique aux PU de Valenciennes

Roger Bozzetto a enseigné la littérature comparée à l'université de Provence. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur le thème de la science-fiction, de la littérature fantastique et des imaginaires littéraires, dont cinq aux Presses universitaires de Provence.

Roger Bozzetto a enseigné la littérature comparée à l'université d'Aix-Marseille.

Roger Bozzetto a enseigné la littérature comparée à l'université de Provence. Il a publié cinq ouvrages dans cette collection, ainsi que Les frontières du fantastique aux presses universitaires de Valenciennes, en collaboration avec Arnaud Huftier (2004).

Dans la lignée de ses prédécesseurs - le Dictionnaire des mythes littéraires, le Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui, le Dictionnaire de Don Juan, le Dictionnaire des mythes féminins -, cet ouvrage présente un état actuel de la recherche sur un des domaines des études littéraires consacrées aux mythes, sans prétendre à l'exhaustivité. Il s'efforce également de s'interroger sur les relations problématiques de deux champs de la recherche abordés le plus souvent séparément celui des mythes littéraires et celui de la littérature fantastique. Or une confrontation de la culture savante à la littérature populaire ne prolonge-t-elle pas dans une certaine mesure l'idéal, qui remonte au moins au romantisme, de la création d'une mythologie moderne ? Cette approche permet de montrer comment quelques-unes des figures de la littérature fantastique se constituent en mythes et surtout comment cette littérature fonctionne comme discours mythique. Mythe et fantastique ne se rejoignent pas seulement dans leur rapport au merveilleux, ni même en tant que principes explicatifs. Les figures monstrueuses sur lesquelles ils sont souvent centrés donnent lieu, par la monstration, à une prise de conscience de l'autre et, par là, à une réflexion sur le moi. La littérature fantastique s'édifie en mythologie en ce qu'elle induit une réflexion sur les rapports de l'homme à la société, à l'histoire ou au sacré et, sur un mode plus métaphysique, sur l'identité humaine