Une réflexion sur la place de l'homme sur la Terre, où, récemment venu, il fait plutôt figure d'usurpateur turbulent qui ne sait pas respecter l'équilibre commun. La Terre s'accommodera-t-elle indéfiniment de la présence humaine ? Un ouvrage qui marque aussi l'exil de R. Caillois en Argentine durant les années de guerre. A son retour, son existence sera marquée par les voyages

Ce voyage de la banlieue vers le centre est celui d'une découverte, volontaire, insatiable et de longue haleine.

Roger Caillois en homme de savoir curieux et toujours un peu amusé, donne consistance à ce magistrat romain sceptique, attentif et sans goût pour les excès de la religiosité orientale. Il suppose que la lâcheté mythique du procurateur, clef de voûte de l'édifice précaire et contourné de la Rédemption, est combattue par une volonté philosophe de justice et de dignité politique...

Commencé en 1976, cet essai est resté inachevé. Il tient cependant sa place dans le bestiaire de R. Caillois entre la mante religieuse et la pieuvre.

Éditions Xavier Barral La Lecture d es Pierres Roger Caillois Préface de Massimiliano Gioni Homme de lettres et compagnon du mouvement surréaliste, Roger Caillois s'intéresse très tôt au monde minéral dont les formes évoquent pour lui des figures de l'imaginaire. Dès les années 1950, il commence à collectionner des minéraux du monde entier, des « pierres curieuses, qui attirent l'attention par quelque anomalie de leur forme ou par quelque bizarrerie significative de dessin ou de couleur ». Toutes possèdent « une ressemblance inattendue, improbable et pourtant naturelle, qui provoque la fascination ». Agates, pyrites, quartz, jaspe' elles sont autant de fragments de l'univers, d'un monde où rêve et poésie dessinent des analogies avec le monde végétal et animal mais aussi avec celui des hommes.-

Né à Reims le 3 mars 1913, Roger Caillois fut membre du groupe surréaliste de 1932 à 1935. Il fonde le Collège de Sociologie avec Georges Bataille en 1938 et effectue de nombreux voyages en Europe, en Amérique et en Asie. Il est élu à l'Académie française en 1971 et meurt le 21 décembre 1978.

«C'est en effet dans le mythe que l'on saisit le mieux, à vif, la collusion des postulations les plus secrètes, les plus virulentes du psychisme individuel et des pressions les plus impératives et les plus troublantes de l'existence sociale. Il n'en faut pas plus pour lui accorder une situation éminente et pour inciter à ordonner par rapport à lui quelques-uns de ces problèmes essentiels qui touchent à la fois au monde de la connaissance et à celui de l'action.» R. C.

Proche du Grand Jeu, «boussole mentale» du surréalisme, auteur du premier manifeste de Contre-Attaque, co-fondateur d'Inquisitions ainsi que, avec Georges Bataille et Michel Leiris, du Collège de Sociologie, Roger Caillois, cette «personnalité complexe qui a tenu une place considérable dans l'histoire intellectuelle de notre temps»,