Deux contre-ténors éblouissants se rencontrent autour de grands airs du XVIIème italien, composés pour deux voix avec la sensualité méditerranéenne et l'art du contrepoint de l'Europe du nord. (Electre)

"Les sens règnent, et la raison est morte" (Pétrarque). Le flûtiste et fondateur du mythique ensemble italien Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini, aime les voyages musicaux et l'approche discursive de la musique. Il est parti d'une pavane anonyme du 16ème siècle, La morte de la ragione (la mort de la raison) qui évoque selon lui l'loge de la Folie d'Erasme ; l'auteur y distingue deux formes de folie : l'une renvoie à "une douce illusion de l'esprit", l'autre à la folie négative, "celle que les furies vengeresses font surgir des enfers"... Cette succession de peintures musicales nous entraine jusqu'au seuil de l'époque baroque en partant du Puzzle Canon de John Dunstable (1390- vers 1453) dont le manuscrit est une énigme, cheminant par le style "bizarre" d'Alexander Agricola (1446 vers 1506) et son rythme obsessif toujours identique, presque une anticipation de la musique minimaliste... jusqu'à une invitation à l'improvisation, avec la Galliard Battaglia de Scheidt (1587-1654), bataille utilisant un grand nombre de diminutions, pratique d'improvisation de la Renaissance... Cette grande fresque spatio-temporelle de la musique instrumentale trace une sorte d'autoportrait de Giovanni Antonini et de ses complices de toujours. Pour accompagner le disque, un riche livret illustré présente un libre parcours iconographique mêlant tableaux et photos contemporaines... (Electre)

Le compositeur Cristoforo Caresana est né à Venise mais il deviendra l'un des plus importants protagonistes de la vie musicale napolitaine de la seconde moitié du XVIIe siècle. Encore et toujours, Antonio Florio et les musiciens du Centro di Musica Antica Pietà de Turchini à Naples réussissent à retrouver un répertoire oublié du baroque napolitain et à lui donner un nouveau souffle.

Voici le premier disque de l'Escadron Volant de la Reine. Il est le résultat d'un travail de plusieurs années sur la musique italienne de la fin du XVIIe siècle et tout, depuis la recherche des partitions jusqu'à la définition du geste musical est le fruit d'un travail d'équipe. L'Escadron Volant de la Reine a choisi d'enregistrer ce répertoire (Caresana, Scarlatti, Veneziano) pour sa beauté, sa rareté, et parce qu'il correspondait exactement à l'effectif de l'ensemble. Ce sont des pièces à quatre parties instrumentales (deux violons, un alto, la basse continue) et une partie vocale. Le contrepoint ainsi formé donne la parole à chacun, les instruments dialoguant d'égal à égal avec la voix. L'Escadron Volant de la Reine désigne les dames de compagnie recrutées par Catherine de Médicis. (Electre)

Christina Pluhar, l'Arpeggiata et huit chanteurs explorent les facettes musicales connues et moins connues de Naples, la plus enivrante et singulière des métropoles italiennes. Le double album Alla Napoletana reflète la bouillonnante personnalité musicale de cette ville du XVIIe au XXe siècle, depuis le style opératique de la fameuse Ècole napolitaine qui culmina à la fin du XVIIIe siècle, jusqu'aux chansons et danses populaires. Parmi ces dernières, figurent plusieurs exemples de tarentelle, danse vive et parfois frénétique caractérisant l'Italie du sud. Avec les magnifiques voix de Bruno de Sa, Valer Sabadus, Céline Scheen, Luciana Mancini, Vincenzo Capezzuto, Alessandro Giangrande, Zachary Wilder et Joao Fernandes.