Une femme raconte les souvenirs de son enfance dans une famille nombreuse : l'étang en forme de 8 avec deux îles, la mort d'un enfant, le sauvetage d'un chien, les veillées, les parfums des saisons, les noms des arbres et des oiseaux, les poissons et la nature, etc.

l n’est pas nécessaire d’avoir lu ne fût-ce qu’un ouvrage de Charles Bertin pour traverser, avec intérêt, sinon avec plaisir, un livre tel que celui-ci. Il suffit d’aimer la lecture, les écrivains, la pensée, la fiction… Du coup, ce qui suit ne s’adresse pas à quelques-uns, mais, franchement, à tout le monde. L’idée, dès lors, serait d’entrer dans le présent volume un peu comme on se mettrait à l’écoute de la conversation que s’offrent deux amis, l’un, il est vrai, parlant le moins possible et l’autre, à l’inverse, la règle du jeu étant celle-là pour la circonstance, acceptant de développer sa matière, d’approfondir ses réflexions. Au fil des échanges, que vous suivez avec une délicieuse indiscrétion (dans un train dont vous oubliez la lenteur ou la vitesse ; dans le salon d’un hôtel, le soir, après le dîner ; sur le pont d’un paquebot où vous espérez que les deux complices ne disparaîtront pas à la prochaine escale), au fur et à mesure que vous parviennent leurs paroles partagées, vous vous laissez prendre. Se referme sur vous un piège étrange dont le désir de vous libérer ne se manifeste pas.

Dix-huit nouvelles poétiques. Dans un champ de ruines, meurtris par la violence, des êtres solitaires et désespérés cherchent à s'en sortir. Mais leurs tentatives sont vouées à l'échec. L'obsession du sexe et de la brutalité mine sans cesse une lancinante nostalgie. Prix Rossel 1980.

Victime d'un enlèvement et retenu sous haute surveillance dans l'enceinte d'un manoir, un jeune homme se demande ce qui lui arrive. Aucun mauvais traitement ne lui est infligé ; il lit, se promène, discute avec le jardinier ou avec une certaine Angèle. C'est en écrivant dans ses carnets quasi quotidiennement qu'il va découvrir de lui-même à quelle vertigineuse expérience il est soumis.

Approche plurielle de l'oeuvre de Pierre Mertens articulée autour d'un long dialogue de l'auteur avec Danielle Bajomée. Des exégèses et des témoignages prolongent ces entretiens ainsi que, choisis par Pierre Mertens lui-même, des extraits significatifs de ses oeuvres.

Jacques Cels relit le " Monde d'hier" de Stefan Zweig. Cette oeuvre autobiographique relate la vision politique de Zweig. Le message que comporte cette oeuvre est révélatrice de l'attitude des écrivains de l'entre-deux-guerres et des grandes discussions du moment sur la création de l'idée d'Europe intellectuelle et littéraire. A cette époque, le littérateur se voyait autant comme un philosophe, sociologue et penseur que comme un artisan et un orfèvre des mots. L'acte littéraire est le lieu de discussion et de résolution des problèmes éthiques, moraux mais aussi sociaux et politiques de l'heure. Stefan Zweig en témoigne. Les écrivais jouissaient de cette fonction de guide intellectuel qui renforçait la portée de leur parole et les impliquait dans le monde de la façon la plus immédiate. C'est dire que les discussions intenses qui animaient les livres portaient des fruits dans les milieux politiques et intellectuels du temps, et, en ce sens, les écrivains furent alors ce dont leurs émules d'aujourd'hui rêvent souvent : les véritables maîtres à penser de la Cité. Stefan Zweig est, à ce titre, un écrivain dans la cité.