"Pendant trente ans, Jean Poiret a dispensé ses délices, qu'il soit remercié." Les journaux qui annoncent son décès, le 14 mars 1992, n'ont pas de mots assez élogieux pour évoquer une vie passée à divertir les autres et une extraordinaire carrière qui a fait de lui un auteur comblé, et l'un des comédiens les plus aimés du public. Rien pourtant ne destinait ce fils d'ouvrier, né Jean Poiré, le 17 août 1926 à Paris, à triompher sur scène, surtout pas ses trois échecs à l'entrée du Conservatoire. Vedette au cabaret dans les années cinquante, c'est avec La Cage aux folles, cette farce délirante jouée dans le monde entier, qu'il atteint la consécration. Chantre de l'esprit boulevardier, dans la lignée de Guitry et des grands vaudevillistes, cet homme de tous les succès restait étonnamment secret. La gaieté était le rempart derrière lequel il dissimulait ses angoisses. (Quatrième de couverture)

D. Chabrol raconte l'enfant radieux, l'adolescent désoeuvré qu'était P. Desproges avant de devenir un humoriste connu à plus de trente ans. En 1975, il participe à l'émission télévisée Le petit rapporteur. Plus tard, il endosse le rôle d'un procureur haineux dans les Flagrants délires, à la radio. Puis, il apparaît de nouveau à la télévision dans le rôle de Monsieur Cyclopède.

"Pierre Desproges est né à Pantin en 1939, et a passé ses vingt-huit premières années à attendre la suite." Rien avant la trentaine ? Bizarre ! Dominique Chabrol est parti à la recherche des petits cailloux laissés par ce drôle de bonhomme. Son expulsion placentaire ayant "coïncidé avec le début d'un exode encore plus général", on aurait pu croire que le petit Pierre aurait souffert d'une telle fatalité. Mais non : "La vie ne m'a pas malmené, disait-il. Je me suis écorché tout seul." Du Limousin à Paris, de la rue Godot à l'Olympia, il cultive les contradictions comme d'autres les potirons. Provocateur, cynique, mais aussi tendre et sensible, le petit Pierre a laissé sa marque dans la cour des Grands. "Étonnant, non ?" Source : J'ai Lu

Six ans après sa mort, un journaliste tente de découvrir Pierre Desproges derrière ses coups de gueule permanents. Homme de radio, télévision, music-hall, c'est à travers ses écrits qu'il se livre vraiment. Sceptique, féroce et tendre, aimant trop l'humanité pour lui pardonner ses médiocrités, il n'a pas aujourd'hui d'héritier.