La situation en Macédoine représente une menace potentielle dans une zone fragile. La complaisance européenne à l'égard d'une politique nationaliste répressive est étonnante. Jusqu'où l'Union européenne pourra-t-elle tolérer ces dénis de démocratie au nom de la défense de la "stabilité" ?

La situation en Macédoine représente une menace potentielle dans une zone fragile. La complaisance européenne à l'égard d'une politique nationaliste répressive est étonnante. Jusqu'où l'Union européenne pourra-t-elle tolérer ces dénis de démocratie au nom de la défense de la "stabilité"?

L'indépendance du Kosovo, en févier dernier, marque un tournant dans l'histoire récente des Balkans. Nul ne saurait affirmer que le spectre de nouveaux conflits soit définitivement écarté. Encore marqués par les déchirements sanglants des années 1990, les Balkans sont tournés vers une intégration européenne qui risque d'être longue.

Si l'objectif réel de la communauté internationale était de sauvegarder la multiehnicité du Kosovo, il est patent qu'il n'a pas été atteint, et que la mission des Nations Unies se solde par un échec. Mais a-t-il jamais existé une société "multiethnique" sur ce territoire ?

Seize ans après le conflit, Mitrovica et le Kosovo se trouvent plongés dans une logique de partition durable, à l'instar de Nicosie et de Chypre. Dans la ville de Mitrovica/ Mitrovicë, la rivière Ibar sépare deux espaces que tout divise. Au Kosovo, une partition de facto est apparue dans l'immédiat postconflit entre le Nord, quasi intégralement peuplé de Serbes et tourné vers la Serbie, et le reste du pays majoritairement albanais, centré sur Pristina.

Va-t-on vers une modification des frontières dans les Balkans, dans le sens d’une homogénéisation ethnique supposée assurer à la région une paix « définitive » ? Cette « solution », qui ouvrirait la boîte de Pandore des échanges territoriaux, risque plutôt de rouvrir un cycle de violences. Et le précédent ainsi créé pourrait être invoqué dans toute l’Europe.

Formé à l’école des « faucons » nationalistes, M. Aleksandar Vucic dirige la Serbie d’une main de fer. La complaisance des dirigeants européens à son égard illustre le hiatus entre les principes proclamés par l’Union et leur application, pour peu que les gouvernements d’Europe centrale respectent les canons du néolibéralisme et la nouvelle division internationale du travail sur le continent.

Le Kosovo est revendiqué par les Serbes comme le berceau de leurs ancêtres. Cette province de la Fédération yougoslave est pourtant peuplée à 90 % d'Albanais...

Il y a vingt ans, les Balkans s'embrasaient. De l'ancienne République fédérative socialiste yougoslave ont émergé de nouvelles nations. Où en sont-elles aujourd'hui ? La paix est-elle durable ? Retour sur les lieux du dernier grand conflit en Europe.

Ils sont six millions d'Albanais, dispersés sur plusieurs pays des Balkans, du Kosovo à la Grèce. Et rêvent, plus que jamais, de s'unir au sein d'un seul Etat.

Voilà vingt-cinq ans, au printemps 1999, s'achevait l'intervention militaire des forces de l'OTAN contre la Serbie au sujet du Kosovo. Longtemps placé sous protectorat international, le Kosovo a unilatéralement proclamé son indépendance en 2008, mais celle-ci n'est reconnue à ce jour que par une partie de la communauté internationale. Le pays est-il voué à demeurer un éternel « baril de poudre » au coeur des Balkans ou bien l'arrivée au pouvoir d'Albin Kurti, en 2021, lui offrira-t-elle à terme la perspective d'un apaisement pérenne ?