Verdi considérait Macbeth de Shakespeare comme "l'une des plus grandes créations du génie humain". Il décida donc de la convertir en opéra alors qu'il était dans un état d'épuisement extrême. Et c'est une oeuvre bouillante, bouillonnante, avec ses scènes de meurtre et de bataille qu'il nous a livrée. Une véritable soif de pouvoir enveloppée de lumière noire. L'écriture orchestrale de Verdi, crépusculaire, admirable dans ses nuances de couleur est restituée d'une manière idéale par Fabio Biondi qui, dirigeant du violon son Europa Galante, donne, dans sa quête de la vérité dramatique, une nouvelle vie à ce chef d'ouvre. (Electre)

160 ans après sa première, le 24 août 2018, dans la salle de concert Witold Lutoslawski de la radio polonaise, Halka dans sa version de concert fut enregistrée par la fine fleur internationale du chant. Fabio Biondi reconnut, en travaillant la partition, un incroyable artiste en Moniuszko. "En dépit du fait que la seconde moitié du 19ème siècle fut fortement influencée et étouffée par le phénomène Verdi, j'ai découvert le langage musical magnifiquement incarné de Moniusko" dit Fabio Biondi ajoutant "ce qui rend Moniuszko un compositeur que je ne peux désormais approcher sans enthousiasme. Il est pour moi l'un des grands maîtres du 19ème siècle." (Electre)

Quatrième opéra londonien de Händel, composé en 1713, sur un livret de Giacomo Rossi, qui avait aussi signé celui de Rinaldo, le premier triomphe du compositeur à Londres (1711). La création aurait eu lieu durant un concert privé, au Queen's Theatre en 1713, mais aucun document le confirme. C'est l'un des rares opéras historiques de Händel, qui met en scène la fin de la vie de Lucius Cornelius Sulla, maître de Rome, consul devenu despote absolu qui assassina ses adversaires avant de se retirer dans sa villa de campagne pour se dédier à ses loisirs. Le manque de rigueur du livret a endommagé la carrière de Silla qui contient cependant une merveilleuse musique évoquant les cantates italiennes de la jeunesse du compositeur. (Electre)

L'Oracolo in Messenia fut représenté pour la première fois à Venise en 1738. Puis Vivaldi voulu le modifier pour le donner ensuite à Vienne, mais le projet ne vit jamais le jour, les théâtres viennois étant fermés sur ordre de l'empereur, puis le compositeur mourut seul et pauvre. L'oeuvre fut finalement donnée à Vienne, mais après la disparition de ce dernier. Depuis, les partitions avaient disparues. Fabio Biondi les a retrouvées à la Librairie du Congrés de Washington. Cette recherche poursuit le chemin musicologique commencé par Fabio Biondi pour Virgin Classics avec Bajazet et Ercole sul Termodonte. L'illustre chef italien a connu un triomphe en ouvrant le Festival Résonnances à en 2011 à Vienne avec ce casting de très haute volée : les cantatrices Ann Hallenberg, Vivica Genaux et Romina Basso, le haute contre Xavier Sabata et l'étoile montante Julia Lezhneva.