L'auteur, journaliste pour Libération , spécialiste de l'Amérique, revient sur une sélection de choses vues dans ce pays des années 1980 à aujourd'hui.

Knockemstiff - littéralement " étale les raides " - existe vraiment. Ce n'est pas la moindre bizarrerie de ce premier livre de Donald Ray Pollock. En référence aux classiques de Sherwood Anderson, les histoires racontées ici sont toutes liées à ce bourg. Mais les turpitudes et les hypocrisies individuelles de Winesburg, Ohio, sur lesquelles écrivait Anderson en 1919, paraissent soudain bien pâles devant les visées de tante Joan sur un paumé défoncé à la Bactine, devant Daniel, le violeur de poupées, ou encore devant la Fish Stick Girl, qui serait le meilleur plan de la région, si elle n'avait pas la manie de trimballer des beignets de poisson pané au fond de son sac. Plus encore que les camionneurs speedés, les fondus de la fonte ou les papys Alzheimer qui peuplent Knockemstiff, c'est l'humanité atrocement comique de ces personnages qui dérange. Donald Ray Pollock est assurément la voix la plus singulière et la plus exaltante de la nouvelle littérature américaine depuis Larry Brown ou Chuck Palahniuk (lui-même fan de Pollock). Certaines de ses histoires tachent comme le péché ou le mauvais vin, et vous collent à la peau, même après plusieurs douches. Philippe Garnier.

Harry Crews, né en 1935, a été élevé à la dure et s'est engagé à dix-sept ans dans les Marines. Il fera de la prison, sera tabassé par un Indien unijambiste et croisera des destins hors du commun qui peupleront ses romans. Totalement atypique, souvent féroce avec les gens normaux et tendre avec les monstres, il s'est imposé comme l'un des plus grands écrivains américains de romans noirs.

Marvin est non seulement muet de naissance, mais aussi nain, sourd par accident, abandonné à trois ans et recueilli par un vieux lutteur s'étant fait rouler sur la tête par un camion. Son monde est celui de boxeurs schizophrènes ou sonnés par les coups. Un jour, une très jeune femme à priori normale entre dans la vie de Marvin...

Un roman mélancolique sur les amours de Dean, un étudiant américain, et d'Anne-Marie, jeune Française, dans la France d'après-guerre, où la solitude et la difficulté d'être ne se laissent jamais oublier, mais aussi un hymne à la province française, aux nourritures terrestres, à l'amour des corps, à la tendresse.

L'ouvrage présente l'écrivain David Goodis qui, en 1947, connaît un grand succès, notamment grâce à un film avec Humphrey Bogart adapté de son roman Dark passage. Plus tard, de retour chez ses parents à Philadelphie, il sombre dans l'alcool et écrit des romans quasi pornographiques pour de petits éditeurs. Si ses oeuvres ont eu du succès en France, il tombe dans l'oubli aux Etats-Unis. ©Electre 2016

Un recueil des dessins de R. Topor. Dès les années 1960, l'artiste honore de son crayon les oeuvres de ses amis écrivains dont J. Sternberg, A. Blavier, A. Ruellan, avant de répondre à des commandes et de travailler sur des textes classiques comme ceux de L. Tolstoï, G. Sand, N. Gogol, J.M. Synge ou d'auteurs contemporains, notamment de M. Aymé, B. Vian, L. Ferlinghetti. ©Electre 2020

James Salter raconte son enfance à New York dans les années 30, la guerrre du Pacifique, ses missions de pilote de chasse. Après sa démission de 'US Air Force commence sa vie d'écrivain et, très vite, de scénariste. Il trace aussi des portraits, de Kerouac à Irwin Shaw, de Roman Polanski à Robert Redford, dans ces mémoires inachevés qui jettent un regard grave et ironique sur notre époque. (Livres hebdo : livres du mois, 10, 1999)

James Salter fait figure de légende. À cet ancien pilote de l'US Air Force, romancier et scénariste à Hollywood, on prête un amour excessif du danger, le goût des femmes et une passion pour la France. Et l'on n'a pas tort, à en juger par son autobiographie. Salter s'y montre moins soucieux d'entretenir la légende que de dire la vérité. C'est pourquoi ce livre, contrairement à tant de mémoires d'écrivains, sonne si juste. Salter raconte : son enfance à New York dans les années 30, l'influence de son père qui le conduit à West Point, la prestigieuse académie militaire où - fait rarissime pour un juif - il fait toutes ses études avant d'entrer dans l'armée de l'air, puis la Corée et ses missions de pilote de chasse sur les premiers jets supersoniques. Il démissionne de l'armée pour se consacrer à l'écriture, devient romancier (Un sport et un passe-temps, Un bonheur parfait, etc.) et scénariste. Salter trace d'admirables portraits, de Kerouac à Irvin Shaw, de Robert Redford à Joe Fox : c'est drôle, cruel, un brin nostalgique. Nécessairement inachevés, ces mémoires sont un tour de force narratif et stylistique. Dans une prose ciselée, un des derniers grands écrivains américains nés avant la guerre jette un regard ironique et grave sur notre époque.

Les trois premiers romans dans l'ordre chronologique d'écriture de l'écrivain américain, évoquant les tribulations tragi-comiques d'un fils d'immigré écartelé entre la tradition italienne et un désir forcené d'intégration.

Une bande dessinée et un dossier documentaire illustré d'images d'archives retracent l'enfance et les moments significatifs de la vie de Nelson Mandela.

Everett McClellan tue l'amant de sa femme, Lily. La désillusion meurtrière de ce couple fait écho à la fin du rêve américain.

Rien ne se passe comme prévu pour le capitaine Cleve Connell, envoyé dans une base américaine pendant la guerre de Corée pour descendre cinq avions ennemis. Il doit accomplir sa mission, malgré une compétition sans merci entre les pilotes, les coups du sort lors des combats, la crainte, la colère et les faiblesses des uns et des autres. Electre 2015

La grossesse de la femme de J. Fante racontée par lui-même ! Désopilant ! Electre 2014