En deux ans, Jean Rondeau a fait remonter le clavecin du rayon antiquités à la lumière. Tant par le succès de ses deux premiers albums que par sa présence médiatique - Lauréat aux victoires de la musique classique en 2015 -, le claveciniste est à 25 ans un artiste majeur de la scène française. Il consacre cet opus aux concertos de la famille Bach, forte de 80 musiciens (!), de laquelle il extrait le père et trois de ses fils : Johann-Christian, Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel. Il met l'accent sur cette période intensément créative, à Leipzig, où "le public a du nerf, de la passion, du désir, il lui faut du rythme, de l'émotion, de la nouveauté, une débauche de musique contemporaine". C'est cette liberté et cette énergie que Jean Rondeau retrouve aujourd'hui en s'entourant de six jeunes musiciens de sa classe d'âge. Le résultat est exceptionnel de légèreté, de vivacité et d'allant. (Electre)

La suite pour orchestre, que l'on appelle parfois simplement "ouverture" à cause de l'importance de son premier mouvement, jouissait d'une grande popularité au début du XVIIIe siècle, en particulier en Allemagne centrale. Bach avait découvert ce genre pendant sa jeunesse et l'a cultivé jusqu'à sa période tardive, à Leipzig. Voici réunies 4 ouvertures-suites, dont la célèbre Suite nÊ2 BWV 1067, qui fait partie des oeuvres tardives. De nombreuses erreurs de copie dans les parties originales incitent à penser que l'oeuvre avait été écrite à l'origine un ton plus bas (en la mineur) et donc probablement pour un autre instrument soliste que la flûte traversière : dans le présent enregistrement, cette première version, déterminée à partir des indices mentionnés, est jouée avec un hautbois soliste.