Le musicien brésilien dédie cet album au baio, ce genre musical de la région du Nordeste avec ses influences musicales asiatiques, africaines ou indiennes. On doit son format moderne au célèbre compositeur, accordéoniste et chanteur Luiz Gonzaga, qui lui donne ses lettres de noblesse en tant que genre à part dans la monarchie musicale du Brésil. Essentiellement basé sur une figure tambour, triangle, accordéon, le baio exprime le mode de vie du Nordeste et le croisement entre races.

Le tout premier album du renommé Gilberto Gil, sorti en 1967 au Brésil, c'est-à-dire au moment où il était déjà au sommet de son pouvoir créatif et alors qu'il n'en est seulement qu'au début de sa carrière. Déjà établi comme une pointure de la bossa nova dans son pays, Gil avait aidé à créer la Musica Popular Brasileira, un genre hybride qui mélangeait le style folklorique du nord aux sonorités urbaines de la bossa nova et qui définira musique brésilienne pendant 25 ans. Digitalement remasterisé et rendu disponible par Soul Jazz Records/Universal Sound, ce premier album montre à quel point Gilberto Gil était déjà confiant dans son inventivité musicale. L'album inclus des chansons qui sont devenues des classiques de la musique contemporainebrésilienne, comme Viramundo qui sera reprise plus tard par Sergio Mendes.

Cet album est né de la rencontre de Gilberto Gil et Vusi Mahlasela durant le tournage du film documentaire "Viramundo - Un voyage musical avec Gilberto Gil". Certains titres sont tirés des deux concerts qui eurent lieu lors du tournage à Johannesburg en mai 2011, d'autres titres furent enregistrés une année plus tard en Suisse, en préparation d'un concert au Montreux Jazz Festival. Les arrangements pour cordes et instruments à vent, interprétés par le MIAGI Youth Orchestra (Afrique du Sud) ou le Sinfonietta de Lausanne (Suisse), sont l'oeuvre du pianiste sud-africain Paul Hanmer.

Les standards brésiliens sont ici revisités par Fatboy Slim et ses amis.

Un journaliste de musique new-yorkais mène l'enquête sur la disparition, à la veille du coup d'État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l'histoire de l'Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.