Inspirée par les traditions pastorales italiennes de Noël, Dorothee Oberlinger a enregistré une variété de concertos et chants de Noël baroques italiens. L'album comprend la cantate Oh di Betlemme altera povertà d'Alessandro Scarlatti (1660-1725) interprétée par la soprano Dorothee Mields et l'Ensemble 1700. Le coloré Concerto de Noël Fatto per la Notte di Natale d'Arcangelo Corelli (1653-1713), le concerto L'Hyver de Giovanni Antonio Guido (1675-1729), une interprétation dynamique de la saison de l'hiver qui illustre à la fois les vents glacés, les périodes de guerre et de paix de l'époque ainsi que des moments joyeux et calmes ; le concerto pour orgue en fa majeur de Händel, qui est en fait basé sur une sonate pour flûte à bec. Dans son adaptation, Oberlinger restitue le concerto à la flûte à bec et le présente en outre avec l'ornementation originale du maître avec cordes et basse continue. Le magnifique concerto pour flûte à bec en do majeur de Vivaldi comporte également des éléments rustiques, tels que des motifs tourbillonnants de vielle à roue et de cornemuse et des bourdons soutenus, qui le rattachent aux traditions italiennes de la pastorale.

Et si les fameuses Quattro Stagioni de Vivaldi, jouées à Paris en 1728, avaient été précédées par celles de Guido, violoniste star des orchestres parisiens de la maturité de Louis XIV ? Voici enfin réunies ces deux partitions : à la virtuosité bien connue de l'oeuvre de Vivaldi, d'un impact extraordinaire, les Saisons de Guido opposent un mélange de traits italiens et mille facettes dignes de la Cour de France, avec une fougue contagieuse! Mystérieux napolitain arrivé vers 1702 à Paris comme Maitre de Musique de Philippe d'Orléans, Guido est proche du financier Crozat, qui fait réaliser en 1716 à Watteau 4 tableaux sur le thème des Saisons : il les met en musique vers 1717 par ses Quattro Stagioni dell'anno. Alors, de Vivaldi ou Guido, qui aurait inspiré l'autre ?