La Moisson du Phénix est le cinquième et dernier volet (jusqu'à ce jour) de l'autobiographie de Han Suyin, après "L'Arbre blessé", "Une fleur mortelle", "Un été sans oiseaux" et "Ma maison a deux portes". Ce dernier volume évoque la période de 1966 à 1979, période tragiquement marquée par la Révolution culturelle. Et Han Suyin sera si troublée par ce bouleversement politique et social qu'elle arrête d'écrire des romans pour uniquement témoigner. Nous pénétrons avec elle dans l'intimité des grands de la politique chinoise: Mao qui s'affaiblit, sa femme Tsiang Tsing qui se conduit en impératrice paranoïaque, elle impose à toutes les Chinoises son modèle de robe! Lin Piao, -l'infidèle, le grand Chou En-Lai dont la mort fut célébrée par des milliers de fleurs blanches déposées spontanément par la population sur la place Tien An Men à Pékin. La lutte pour la succession de Mao déchaîna les esprits à l'intérieur comme à l'extérieur du Parti. L'auteur montre aussi la vie de la bourgeoisie et des élites intellectuelles et artistiques, ces classes sociales que la révolution veut anéantir; les amis de Han Suyin, écrivains, peintres et scientifiques sont envoyés aux champs quand les gardes rouges ne les condamnent pas à nettoyer les cabinets des établissements qu'ils dirigeaient. Les ultra-gauchistes prêchent la révolte aux lycéens et aux étudiants vis-à-vis de leurs professeurs. Tout le monde doit « lutter, critiquer et transformer ». Quand la « bande des quatre » dirigée par l'épouse de Mao est enfin arrêtée le pays sort de la terreur, le phénix renaît de ses cendres. L'auteur sait rendre compte de l'extraordinaire pouvoir d'endurance du peuple chinois. Elle ne s'engage pas, ne juge pas, mais rien, dit-elle, ne sera plus comme avant. Sont repoussés, pour un temps, l'obscurantisme, le despotisme, la condition féodale de la femme, le refus de l'étranger.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, communistes et nationalistes s'affrontent en Chine. Fuyant les combats, des réfugiés trouvent asile à Hong Kong, en particulier au Victoria Hospital pour les blessés et malades. Le journaliste américain Mark Elliott y rencontre l'Eurasienne Han Suyin, médecin et veuve d'un officier. S'ils tombent amoureux l'un de l'autre, leur passion provoque elle aussi des réactions passionnelles. Passionnément négatives de la part de l'entourage de Han qui la prévient du risque qu'elle prend à aimer un étranger...

L'auteure présente la Chine telle qu'elle la perçoit depuis 1976, en partageant la vie de ce peuple.

L'auteure présente la Chine telle qu'elle la perçoit depuis 1976, en partageant la vie de ce peuple.

Née en 19I7 d'une mère belge et d'un père Chinois, partagée entre deux cultures, Han Suyin n'a jamais voulu choisir entre l'une ou l'autre. Toute la richesse de sa vie de femme et d'écrivain vient de cette double éducation. Son enfance à Pékin, sa condition d'Eurasienne, sa vocation de médecin, ses mariages successifs, sa fidélité à la Chine malgré sa vie européenne, ses engagements politiques, sa célébrité... C'est ce destin pas comme les autres qu'a choisi de raconter ici Han Suyin. Elle s'est voulue universelle, indépendante, femme libre dans un monde hostile. Elle a réussi son ambition : conquérir sa vie !