Depuis la création du parti vert en 1984, les écologistes sélectionnent leurs candidats à l’élection présidentielle au moyen d’une primaire. Convaincus par les plus récentes « vagues vertes » des élections européennes de 2019 et municipales de 2020 que l’heure de l’écologie présidentielle est enfin venue, ils cherchaient cette année celui ou celle qui leur permettrait de faire d’une pierre deux coups : prendre le leadership d’une gauche éparpillée et perturber le duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Depuis quelques années, et surtout les dernières élections municipales, le grand public a découvert la présence de chrétiens dans le parti vert français. Passée sous le radar de la plupart des enquêtes, peu médiatisée et contre-intuitive à bien des égards, elle s’inscrit pourtant dans l’histoire longue des Verts. L’attention portée aux histoires familiales des militants, à leurs socialisations primaires ainsi qu’à la diversité de leurs engagements permet de révéler cette présence et la relation chaotique mais ténue qui unit les chrétiens verts et leurs Eglises.

Il n’y a jamais eu autant de discours sur l’écologie. Polyphoniques, parfois contradictoires, ils signent les manières actuelles de penser et d’affronter la combinaison de crises qui caractérise le présent. A l’heure où l’espace des possibles oscille entre déni, incertitude et menace d’effondrement, une question s’impose : aurons-nous le temps de l’écologie politique ?