Le Jerusalem Quartet explore ici deux aspects de la musique de chambre de Dvorák, l'un consacré aux premières pages du genre (op. 48) par un compositeur doté d'une réputation déjà bien ancrée en Europe et l'autre à celles du temps de l'exil et de la production américaine (op. 97) grâce à laquelle il acquiert une réputation internationale... Deux lieux, deux époques pour découvrir la profondeur d'expression constante de ce musicien inlassable doté d'une puissance créatrice remarquable. (Electre)

Les musiciens du Jerusalem Quartet proposent une lecture renouvelée de l'unique Quatuor, couplé avec son homologue ravélien comme il se doit : à certains égards, les deux oeuvres pourraient sembler jumelles... et pourtant ! (Electre)

"Ce n'est que maintenant que j'ai appris à bien composer des quatuors" : Ainsi s'exprime Beethoven en 1801, alors qu'il vient de terminer son premier recueil de quatuors à cordes à l'âge plutôt avancé de 30 ans : la concurrence de Haydn et de Mozart devait être écrasante pour le jeune compositeur. Mais ces six Quatuors op.18, qui lui coûtèrent tant d'efforts et de remaniements, témoignent déjà d'audace et d'originalité, depuis les échos dramatiques du Roméo et Juliette de Shakespeare dans le n°1 jusqu'à l'étonnant finale programmatique du n°6, "La Malinconia".

Après s'être consacré avec la réussite que l'on sait aux quatuors de Haydn, le Jerusalem Quartet se tourne tout naturellement vers Mozart pour explorer trois moments bien différents de sa vie. Haydn n'est pas complètement absent de ce disque, puisque le quatuor central appartient au glorieux cycle que le Salzbourgeois devenu Viennois lui dédia en 1785 ; douze ans auparavant, l'adolescent s'amusait encore avec le modèle sammartinien dans le troisième Quatuor milanais. Et quatre ans plus tard, Mozart quittait définitivement l'univers du divertissement pour livrer avec le deuxième des Quatuors Prussiens une partition renouvelant en profondeur jusqu'à la pratique même de la musique de chambre.