? travers quelques chefs-d'oeuvre de la littérature pour violoncelle seul, Emmanuelle Bertrand nous convie à voyager au cour des langages d'inspiration populaire. Lorsque la musique s'approprie les idiomes propres à chaque culture, repoussant les limites instrumentales, modelant et déstructurant les règles au profit d'une expression identitaire, le violoncelle parle et nous emmène au-delà des frontières, là où l'âme des peuples prend racine.

Ignaz Friedman, Severin Eisenberger et Ignace Tiegerman sont trois maîtres de la musique de Chopin. Arbiter nous présente des enregistrements des années 20/30 pour les deux premiers, et 50/60 pour le dernier, ainsi qu'une pièce de Tiegerman enregistrée par Henri Barda en 1998. L'album s'accompagne d'interviews et témoignages de Nikita Magaloff ou bien Andres Segovia. (Electre)

Que ce soit à travers des enregistrements de légende, comme le triple concerto de Beethoven, vendu à plus d''un million d''exemplaires, le concerto et double concerto de Brahms avec Klemperer et Szell, ses Mozart qu''il dirige également, mais aussi ses prodigieux enregistrements de chambriste, c''est un trésor absolu de l''archet que le mélomane découvrira ici. (Electre)

Après le succès de l'enregistrement consacré à Veress et Bartok, couronné par deux Awards en 2020, Gramophone et BBC Music Magazine, la série du festival de Lockenhaus, dirigée par son directeur artistique Nicolas Altstaedt, poursuit sa route en Europe centrale avec Antonín Dvorak et son fameux trio Dumky, du nom des chansons populaires slaves généralement interprétées par des rhapsodes itinérants aveugles s'accompagnant eux-mêmes à la kobza ou à la bandoura (un luth à douze cordes). Dvorak, dont le père jouait de la cithare, s'imprègne de ces musiques et s'en fait traducteur-créateur. Le trio est créé en 1891 et, devant son accueil dithyrambique, Dvorak décide de le jouer pendant sa grande tournée d'adieu, avant son départ pour les Etats-Unis. Le Duo pour violon et violoncelle de Zoltan Kodály (1914) qui complète ce programme témoigne lui aussi de l'influence des musiques traditionnelles.

Pendant la majeure partie du XXe siècle, les deux géants de la musique hongroise étaient Bartók et Kodály. Suite à son explosion sur la scène internationale au milieu des années 60, Gyvrgy Ligeti, élève de Kodály, a été ajouté à cette liste. Kodály était l'une des premières figures les plus importantes dans le domaine de l'ethnomusicologie. Il a également composé abondamment pour des choeurs. Toutes les oeuvres de Kodály de ce programme ont été influencées par la musique folklorique et retracent l'évolution du compositeur. La plupart des oeuvres que Ligeti a composées pour un choeur a cappella ont été écrites au milieu des années 50 alors qu'il était encore à Budapest.