Sur la rive du lac Ontario se dresse une grande tente. On raconte, à des lieues à la ronde, que c'est la demeure du riche et puissant Homme Invisible, qu'on suppose très beau. Seule sa soeur, qui vit avec lui, peut le voir. Elle répète à l'envi à toutes celles qui veulent devenir sa femme: "Seule celle qui le verra pourra épouser mon frère."Les plus belles filles du village convoitent ce bon parti. Une véritable aubaine pour les deux méchantes soeurs de Visage de Flamme! Mais malgré leurs mensonges et leur ruse, elles sont recalées à l'examen que leur fait passer la soeur de l'Homme Invisible. Visage de Flamme, le laideron au visage brûlé mais au coeur bon et généreux, tente sa chance. Elle sera capable de répondre aux énigmes et gagnera la beauté en même temps que l'amour. Cette version de Cendrillon, où la générosité est récompensée, a germé sur le sol amérindien. Elle fait partie d'une légende algonquine plus complexe. Les illustrations soignées sont minutieuses et très expressives. Les couleurs chaudes, dans des tons vert d'eau et orangés, éclairent le récit d'une douce luminosité. Les représentations du ciel, du feu et des différents éléments de la nature mettent particulièrement en valeur l'animisme amérindien. (Livres au trésor).

Les deux courants culturels et spirituels que sont le shinto et le bouddhisme convergent dans les contes japonais. Ils évoquent un monde rempli de mystère impalpable, de puissance intérieure, de signification morale, ainsi qu'un sens profond des beautés du monde naturel. Les contes du Japon trahissent une conscience aiguë de la beauté à la fois fugitive et obsédante de la vie.