Dans ces textes sur le théâtre présentés sous forme de dialogues, le dramaturge tente de créer le fondement théorique d'un théâtre de l'âge scientifique. Il plaide pour un théâtre qui simule le monde sur scène et qui a un rôle dans l'histoire. Commencé en 1939, progressant de façon irrégulière, le travail de Brecht se termine en 1955 et reste fragmentaire.

Une histoire de la littérature allemande en 150 pages, à peine, est-ce possible ? Heinz Schlaffer tient le pari de manière convaincante : en démêlant les motifs, les conditions historiques et politiques d'une littérature qui naît " en retard " et se caractérise par de nombreuses ruptures. " Exception culturelle européenne ", s'il en existe, la littérature allemande ne connaît son âge d'or qu'à partir de 1750 - par conséquent bien après l'apogée des littératures italienne, espagnole ou française. Son " classicisme " coïncide en fait avec le romantisme. En même temps, cette littérature conquiert une place éminente au sein de la société. Elle devient le vrai et seul nœud de communication nationale contrastant avec l'émiettement politique des territoires allemands. Ainsi, et en quelques années seulement, se développe un paysage culturel d'une richesse exceptionnelle, qui compte plus de théâtres que tous les autres pays d'Europe réunis, et où le public, jusqu'à nos jours, suit les productions scéniques et musicales avec une vénération presque religieuse. Passionnant et provocant, ce livre invitera les experts à réfléchir sur des questions refoulées. Quant aux amoureux de la littérature, ils seront amenés à développer un nouvel intérêt pour des productions originales, aujourd'hui presque oubliées. C'est avant tout pour eux que ce livre a été écrit.

Brecht n'a pas défini de théorie a priori. Il n'a rien «appliqué» qui eût été antérieurement fixé. Tout, avec lui, est débat, reprise, ajustement au kairos, lien intime avec le texte et le jeu. Écriture épique (recte : narrative), non-identification, remise en cause de l'aristotélisme tel que l'avaient compris les Modernes, s'ancrent dans le social avec, pour règle constante, l'exigence de «formes nouvelles pour des problèmes nouveaux» - la tradition, repensée et mise à l'épreuve de l'histoire, survit de quelque façon dans le changement. Les onze spécialistes présents dans ce volume collectif reviennent sur des questions qu'ont ravivées les débats actuels sur le «théâtre post-dramatique».

Première étude d'ensemble sur cet auteur d'après-guerre suisse qui a contribué à renouveler la littérature de langue allemande

Brecht développa un théâtre pour "l'âge scientifique". Comment un théâtre d'illusion et d'empathie captant le spectateur par le biais d'une sorte de transe aurait-il pu fonder et cautionner les projets dramatiques dont Brecht rêvait ? Brecht est dont obligé de recourir à de nouvelles formes : l'épique et la dialectique.