En 1930, l'architecte Léon Claro, grand-père de l'auteur, fait bâtir, au pied de la Casbah d'Alger, une « maison indigène », à la fois hommage au style néo-mauresque et célébration du centenaire de l'Algérie française .De cette maison (qui existe toujours) ce livre est une visite – intime, historique, littéraire, politique — une « boîte noire » dont Claro extrait la mémoire, laquelle inclut Albert Camus, Le Corbusier, le poète Jean Sénac ou Lucchino Visconti, tous fascinés par la ville blanche ou pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie – et chacun détenant, à sa façon, une clé de la « maison mauresque ». Ce livre force donc des serrures, pousse des portes, dont une, inattendue, qui donne sur une pièce que l'auteur croyait vide : celle du père.

À en croire la tante du jeune Benoît, il existe plusieurs catégories d'orphelins et lui appartient à la pire : celle des enfants qui n'ont aucun géniteur. Après avoir reccueilli le garçon, après l'avoir arraché à ce qu'il appelait le "Dortoir aux entrailles", la Tante à décidé de le remettre sur pied en lui concoctant toutes sortes de mets baroques, persuadée que seules les solides nourritures terrestres sont de nature à apaiser les angoisses de son "neveu", obsédé par la mort. Sous ce toit providentiel, Benoît fantasme sur la chambre-sanctuaire de sa Tante - où personne ne rentre jamais, s'interroge sur ses disparitions nocturnes, fréquente sa garde rapprochée, trois femmes sans âge, férues de records en tout genre et de films d'horreur. Jusqu'au jour où, à la faveur d'une veillée mortuaire, Benoît découvre cette substance étrange qu'est l'ectoplasme. Les visions dont il devient la proie font de lui un spirite précieux aux yeux de Tante et sa rencontre avec Marguerite, abonnée aux enlèvements extraterrestres, ne va rien arranger. Ensemble, ils affronteront des forces de plus en plus obscures jusqu'à une explosive révélation finale.