Devant le succès des séries télévisées et des histoires en plusieurs épisodes, les contributeurs s'interrogent sur le rôle de la sérialité dans l'imaginaire, sur les mécanismes de la réception d'une oeuvre en série, sur l'importance de la répétition et de la temporalité. L'analyse porte aussi bien sur l'oeuvre de M. Butor ou C. Dickens que sur la bande dessinée ou la télévision. ©Electre 2017

Depuis quinze ans, les séries font revivre la télévision américaine et traversent les frontières. Jadis méprisé, le genre déchaîne désormais les passions. Avec Breaking Bad, Mad Men ou encore The Shield, Brett Martin dresse le portrait de ces hommes tourmentés grâce à qui cette révolution a été possible. Tony Soprano, Walter White ou encore Don Draper : autant d'humanités complexes créées par des scénaristes virtuoses, où sentiments et angoisses sont génialement transposés sur ces alter ego fictifs. Une enquête captivante qui explore avec précision les coulisses de la création des plus grandes séries, nourrie d'interviews et de nombreuses anecdotes.Brett Martin est journaliste pour le magazine GQ. Il écrit aussi pour Vanity Fair, The New Yorker, The New Yorker Times, Bon appétit, Food and wine.

Dallas, Dynastie, Les Feux de l'amour… ces titres évoquent un univers désuet, stéréotypé et associé au féminin : celui du soap opera. Né à la radio au début des années 1930, puis transposé à la télévision, il est d'abord financé par des fabricants de produits d'hygiène et d'entretien – d'où son nom saugrenu. Les feuilletons qui en relèvent, diffusés l'après-midi à l'intention des femmes, sont alors construits autour d'un personnage de mère courage qui prodigue des conseils moraux et pratiques à son entourage, à grand renfort de produits dont les mérites sont ainsi vantés aux consommatrices. Cet ouvrage se veut une invitation à découvrir ce format et son histoire, à l'intersection du capitalisme, des médias et du genre. Si le soap s'est largement transformé au gré des mutations médiatiques, sociales et politiques, il reste une « technologie de genre » qui circonscrit le féminin à la vie domestique et sentimentale. Mais il crée aussi, paradoxalement, des espaces individuels et collectifs de contestation des hiérarchies sexuées, tant par sa narration ouverte, qui permet l'expression de multiples points de vue et ne délivre aucune morale, qu'à travers les sociabilités qu'il suscite.