Roman. Le Monte-Cristo d'aujourd'hui.

Montbéliard, 24 février 1944. Pierre a onze ans, lorsque, avec ses parents. il est arrêté ; cette fois, les Allemands ont raflé les derniers Juifs. Louise Blazer ne peut rester sans rien faire: elle se présente à la prison et, sous prétexte de tuberculose, fait sortir le jeune garçon pour le conduire à l'hôpital. Commencent alors deux longues années d'attente, pendant lesquelles Pierre va livrer ses espoirs et ses angoisses à travers un cahier, qu'il compte offrir à ses parents à leur retour. Au fil de son récit, tour à tour tendre et drôle, on découvre son quotidien dans un préventorium, la joie de la Libération, puis son arrivée près de sa grand-mère et de sa tante Suzi en Suisse... la Suisse qu'ils auraient pu rejoindre dès le début de la guerre, s'ils avaient possédé une auto... Michèle Hahn propose une réflexion sur l'attente et l'espoir d'un entant Juif durant la seconde guerre mondiale, et sur la prise de conscience d'un deuil difficile, à travers l'histoire véridique de son mari Pierre. Elle illustre son propos d'images issues des archives familiales.

F. Giroud nous livre le journal qu'elle a tenu du 1er janvier au 31 décembre 1993. C'est avant tout le travail d'une journaliste qui a fait sien ce mot célèbre de Valéry : "Je n'y peux rien, tout m'intéresse".

En 1942 sur une île de la mer de Chine, une jeune américaine tendre et pure traverse l'apocalypse avec une force tranquille.

Un homme délaisse sa femme, sa mère, ses amis pour devenir l'"ombre " deson directeur.

Epopée d'une famille juive, inspirée de personnages réels. La crise de 1929 met un terme aux ambitions cinématographiques de David qui part à New York pour travailler comme journaliste avec ses fils Ralph et Walter. Sa carrière s'annonce glorieuse mais la mort de Carmen donne un coup d'arrêt à son ascension. L'affaire de l'enlèvement du bébé de Lindbergh lui est cependant confiée.

La Terre est devenue une planète presque déserte mais les immortels d'Eutopia perdurent grâce à des réincarnations successives. Orian et Tiris y rencontrent un robot femelle à l'apparence humaine, qui se réfugie chez eux pour échapper aux robots C-Hérès. Elle fait partie des HomGM, étrangers à Eutopia et destinés à l'alimenter en énergie. Orian se met à douter de la perfection d'Eutopia. Electre 2014

En dix fragments qui courtisent le pastiche et l'artifice, l'auteur propose une sorte d'encyclopédie des formes romanesques. Un onzième et dernier fragment s'ajoute aux autres et les englobe tous. L'objectif de l'auteur est de mettre en évidence les mécanismes intérieurs du rapport du lecteur au roman.

La grande fresque sudiste de Julien Green se poursuit. Elisabeth, son héroïne principale a quelques années de plus et la guerre de Sécession approche. Roman de lecture agréable, au style simple, aéré et classique.

Près de Mürzzuschlag, villégiature autrichienne, à la pension Rose des Alpes, trois morts reviennent tourmenter les vivants : Edgar Gstranz, ancien skieur de l'équipe olympique, Gudrun Bichler, jeune thésarde dépressive et Karin Frenzel, veuve racornie. Dans cette danse macabre qui emprunte au pamphlet et au roman noir, ils sont les porte-voix de toutes les victimes innocentes de l'Autriche.

Français, vous devez être gais-z-et-contents. C'est le mot d'ordre du pouvoir. D'ailleurs, en mars 1996, Alain Juppé déclare : "Pour la France, c'est le printemps!". L'opinion lui répond : "Ca va péter...". Sur ce fond d'humeur querelleuse, les salaires des vedettes de la télévision sontdivulgués et font scandale ; les révélations du Dr Gubler après la mort de François Mitterand sont diffusées par Internet devenu la marotte à la mode ; on célèbre Clovis, on honore Malraux ; l'Espagne vote à droite, l'Italie à gauche, les Français votent avec leurs pieds en manifestant dans les rues et sur les routes ; Jacques Chirac les qualifie d'un mot : "Conservateurs". Pour la troisième année consécutive, réactions au jour le jour de Françoise Giroud sur les petits et grands évènements, les petites et les grandes phrases qui ont fait 1996. (Bibliotéca magazine)

A l'Université d'Harvard, de jeunes scientifiques travaillent sur le clonage. L'une d'entre eux, une Egyptienne, parvient à créer un enfant mi-humain, mi-végétal. Un autre, un jeune Crétois, disparaît en mer dans ce qui ressemble à un trou noir, tandis que trois orphelins font l'objet d'expériences démoniaques. Un récit fantastique avec, en écho, le souvenir omniprésent d'une Sicile sensuelle.

Le narrateur n'a pas revu depuis près de trente ans un de ses amis, expatrié. Son souvenir était resté en hibernation, et voilà qu'il resurgit au début de ce printemps 1992. (Electre)

Fengfeng, 13 ans, a quitté la Chine trois ans auparavant pour s'installer dans le 13e arrondissement de Paris avec ses parents. Il écrit des lettres à sa grand-mère mais garde ses états d'âme pour son carnet secret. Timide et solitaire, il ne parle à personne mais découvre un jour des menaces anonymes dans son cahier de textes. Aidé de Djamel, il cherche l'auteur de ces messages.

Peut-on vivre au grand jour quand on a été caché ? Peut-on retrouver sa véritable identité ? Comment la petite Estelle de la guerre peut-elle redevenir Esther, tout simplement ? Ce roman le raconte avec une étonnante simplicité, dans un récit double : le Journal tenu par Esther et celui du narrateur, plus distant, drôle et dramatique à la fois, faisant renaître le petit monde juif de l'après-guerre. Esther grandit, devient une femme. Mais la petite fille cachée reste toujours là, écorchée... Après cinquante années de silence, les enfants juifs cachés pendant la guerre peuvent enfin parler. Cinquante années pour un chef-d'œuvre.

La petite Lo, en vacances au bord de la mer, partage les jeux de trois garçons. Dans un blockhaus, les enfants découvrent un tunnel et s'y engagent. Le "trésor" qu'ils découvrent est un portefeuille contenant deux lettres datées de l'été 1944, écrites en allemand. Le texte de ce récit est grave, plein de pudeur. Les dessins en noir et blanc sont superbes de profondeur, un peu fantasmagoriques.