Né en 1934 de parents juifs, l'auteur fait le récit de son enfance marquée par les déménagements successifs de sa famille, d'Allemagne en Pologne en passant par la Tchécoslovaquie, pour échapper à la politique des nazis. Enfant de la chance parce qu'il a réussi à survivre aux ghettos et camps de la mort, il émigre en 1951 aux USA où il devient juge et se spécialise dans les droits de l'homme.

Tatiana a quatorze ans quand elle a cette terrifiante vision. Seize ans plus tard, elle revient à Berlin pour étudier, puis pour y vivre de petits travaux, pour rêver un peu, pour être seule. Elle flotte dans la vie, se promène sur un nuage, ne s'implique jamais nulle part. Son obsession, c'est cette ville et son horrible passé, la guerre d'abord, puis le Mur, la coupure. Elle va croiser d'autres fantômes, se mêler à eux dans les rues, le métro encore, les mystérieux souterrains côté Est, nous entraînant à sa suite dans des récits d'une grande poésie, même s'ils sont parfois très noirs. Jusqu'au jour où la violence va frapper.

Qui est Malika, cette jeune et belle Marocaine que Marie-Hélène et David ont engagé pour s'occuper de leurs enfants pendant leurs vacances tropéziennes ? Sous les traits angéliques de la jeune fille, la maîtresse de maison devine très vite qu'un orage gronde. Le lecteur va plonger dans le passé tumultueux de Malika. Très belle histoire autour d'un personnage fascinant, à la sensualité troublante que l'auteur fait émerger par petites touches. Prix Interallié 1992.