Avec 10 morceaux qui traversent les nombreuses forces musicales de Trentemoller, 'Dreamweaver' représente également un saut artistique évident, explorant de nouveaux terrains tout en conservant l'intrigue globale. Les morceaux comportant du chant sont une gracieuseté de l'Islandais Disa, qui est dans le giron de Trentemoller depuis la tournée Memoria. Le morceau d'ouverture avec cordes en nylon de 'Dreamweaver' et premier single de l'album, 'A Different Light', contient de nombreuses marques de fabrique de Trentemoller : exploration des dichotomies, jeux d'ombres musicaux, frigidité nordique et vagues chaudes. Il ouvre la porte au 'Nightfall', régulier et hypnotique, avec sa voix sans fil, ses guitares mélancoliques et la fraîcheur du désert tôt le matin. Le troisième morceau du trio d'ouverture, 'Dreamweavers', trouve sa place avec un trot doux et percussif, qui commence après ce qui ressemble à un balayage radio à ondes courtes à la recherche des bons accords, pour finalement composer une voix en apesanteur. Gardant ostensiblement un rythme ruminatif avec les deux morceaux précédents, la chanson et, par extension, l'album s'ouvre bientôt alors que le reste des éléments se met en place avec un éclat grandiose et luxueux.

Le compositeur, musicien et producteur danois propose ici son 6ème album studio qui sort une fois de plus sur son propre label, In My Room.

Le feu qui nous anime et les brûlures qui se ravivent, les révoltes silencieuses et les rages invisibles, les fièvres qui nous traversent et l'espoir qui nous enflamme. Les 12 chansons qui composent le nouvel album d'Au loin Carmen sont toutes à leur manière, des incendies ordinaires. Deux mots simples et forts derrière lesquels se cachent plusieurs sens : intime dabord, mais aussi politique, déplorant un monde qui sembrase chaque jour autour de nous dans une indifférence désarmante. Réalisé par Thomas Benoît (Debout Sur le Zinc) et mixé par Johan Guidou (Batlik, King Biscuit...), ce nouvel opus marque un tournant plus rock et plus lumineux dans la musique du groupe. Ne nous y trompons pas : cet album ne se traverse pas dans la douleur, la chaleur dégagée par les flammes de l'incendie menant irrémédiablement à la danse et parfois même à la transe.

Chansons de crépuscule et de renaissance, d'aliénation et de liberté, hommages à la musique et à la nature, le songwriting de Bobin s'affine au fil des années. Autour de la voix chaleureuse et des guitares acoustiques du chanteur musicien, on entend des chours profonds, du piano, des claviers, des guitares électriques planantes, une section bassebatterie subtile, pour un voyage intense au pays de la folk made in France. S'affranchir des codes de notre société, revenir aux sources de notre humanité, se libérer de nos aliénations sociales quotidiennes. Une thématique que l'on retrouve au fil de l'album, que ce soit dans la rythmique urgente et rugueuse de Comme on est venu ou dans la popsong éthérée Que tout renaisse que Bobin partage en duo avec Buridane. Debout, planté au milieu des arbres de la forêt, tel qu'apparaît Bobin sur la pochette de cet album élégant et lumineux.

Avec cet album Idrissa Soumaoro rend hommage à Diré, la ville où il a rencontré sa femme et où est née sa première fille, qui n'est plus de ce monde. En 1971, après ses études à l'INA de Bamako, Idrissa est muté à Diré pour enseigner la musique à l'lPEG. A 22 ans il pose ses valises à Diré. Il a toujours eu la nostalgie de ce bel endroit situé dans la région des 333 Saints de Tombouctou. Dans la situation difficile que connaît le Mali, la ville de Diré est devenue un symbole de l'espoir de paix. Avec cette ouvre, il réfléchit en profondeur sur la paix, la réconciliation et la coexistence au Mali. Idrissa chante en français, en bambara et en anglais et adresse des messages d'amour et de bien vivre ensemble. L'album a été initié par le regretté producteur Marc-Antoine Moreau dit Marko.

Wendy Martinez sort un premier album de 9 chansons viscérales, à la couleur soul 60's, chanson engagée 70's, ou pop plus moderne, toujours en français, passées au studio Chien Bleu en avril 2022, avec Matteo Fabbri. Comme pour l'EP, claviers et orgues, basse gainsbourdienne, batterie soul, chours d'anges, ont été enregistrés par des musiciens de haute volée, tels que Kid Victrola, son complice de Gloria, ou Josselin Hazard. Et des violons, du haut-bois, du basson, ou du cor ont rejoint les arrangements, ainsi que Wendy le rêvait dans ses pré-productions. Peut-être pour remettre au goût du jour cette grande époque de la chanson française, qui savait si bien flirter avec le classique, la pop ou le rock anglo-saxons. Mais si Wendy Martinez aime Gainsbourg, Fontaine, Ribeiro, Ferré, Bashung ou Vassiliu, elle souhaite s'évader de références trop marquées, pour créer sa propre cosmogonie, tant dans le mot, l'image, le son, la voix... Celle-ci, toujours difficilement comparable, a mûri depuis l'EP, s'est enrichie d'inflexions soul, de chaleur, de caractère. Dans cet album Wendy Martinez nous chante ses femmes fortes, le monde au quatrième millénaire, le Grand Soir, la résilience, ou le Métavers : un futurisme rétro en somme. Le titre de l'album évoque justement le thème de l'impermanence du monde et de ses représentations, cher à Wendy - « monde flottant » étant un terme bouddhique japonais signifiant que les choses de la vie sont éphémères et qu'il faut se réjouir de chaque beauté que le présent offre.

Blick Bassy sortira un nouvel album, 'Madiba' le 26 mai 2023 via InFiné. Le quatrième album studio de Bassy,'Madiba', est chanté dans la langue Baasa du Cameroun natal de Blick Bassy, basé en France. Il fait suite à l'album acclamé de 2019 '1958' sortit chez No Format (lauréat du Grand Prix de la musique du monde de la Sacem et du meilleur album africain de Songlines, qui a honoré les efforts du Cameroun pour renverser la domination coloniale française), une collaboration avec Disclosure et la publication du premier roman primé de Blick. 'Madiba' rassemble douze chansons sous forme de fables, consacrées au thème de l'eau, dans lesquelles la voix aiguë de Blick Bassy domine, portée par une guitare délicate, un synthétiseur et de sobres arrangements de cuivres. Les titres sont des chansons diaphanes et pourtant modernistes, qui témoignent d'une africanité contemporaine et poétique à la croisée de la soul, du folk et de l'électro.