Psychanalyste de formation et juif de sensibilité, l'auteur démontre les mécanismes de la pulsion qui conduisent à la destruction de l'écrit. Il voit l'autodafé symbolique être présent autant dans l'attitude du Christ que dans l'histoire des intégrismes rabbiques ou aussi dans l'attitude suicidaire vis-à-vis du texte qu'ont eue Mallarmé ou Kafka. Un ouvrage singulier et d'une intelligente acuité quant au sujet qu'il traite.

Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l’offrande de Caïn alors que celle d’Abel est agréée ? Cette énigme est le point de départ de la recherche menée par Marie Balmary dans ce livre. Un travail d’élucidation conduit comme une enquête qui, en plus d’être passionnant, renverse un certain nombre d’idées reçues. Par exemple, que le « péché originel » invoqué comme justification de nos souffrances ne figure pas dans le texte de la Genèse et que le mot « faute » désigne ce qui menace l’homme et non ce qu’il commet… S’opère ainsi un véritable changement de perspective. Plutôt qu’un paradis perdu, l’Eden n’est–il pas le lieu de l’épreuve première, d’abord trop difficile, par laquelle les créatures humaines accèdent à la parole, la filiation, la fraternité ?