Les années 1890-1950 constituent un moment original de l'histoire de la littérature française, qui voit la curiosité pour l'autre se mêler au désir de repenser l'ordre du monde et de défendre une construction identitaire faisant de l'assimilation prudente et mesurée des influences étrangères, la spécificité d'une France idéale.

Le Nouveau roman invite son lecteur à se contenter d'un récit sans histoire. Il est pourtant lui-même impliqué dans l'histoire de notre demi-siècle et tributaire de ses mutations culturelles et politiques. Cet essai cherche à établir les liens du Nouveau Roman avec l'histoire

L'artiste valenciennois, peintre par excellence de l'ambiguïté des sentiments, reflète dans son oeuvre les réalités d'une époque, la vie de cour sous Louis XIV et la Régence et renvoie également à une vision utopique de l'existence.

Etude du rôle de la curiosité éclectique comme moteur et facteur de créativité chez l'écrivain Raymond Queneau. L'auteur décrit les paradoxes entraînés par l'appétit de connaissance et le scepticisme qui en constitue le pendant fécond.

Pascal Dethurens, ancien élève de l'École Normale Supérieure, est Professeur de littérature comparée à l'Université de Strasbourg, où il dirige l'Institut de littérature comparée et le Centre de recherches « L'Europe des Lettres ». Il est l'auteur de plusieurs livres sur la création littéraire européenne au XXe siècle, dont Écriture et culture. Ecrivains et philosophes face à l'Europe de 1914 à 1950 (1997) et De l'Europe en littérature. Création littéraire et culture européenne au temps de la crise de l'esprit (2002).

Etude sur la présence dans la production romanesque depuis les années 1990 de nombreux personnages de peintres. Analyse la réflexion sur la transmission du savoir artistique et l'identité culturelle que permettent les thèmes des peintures et des peintres anciens dans la fiction, ainsi que la réception de l'histoire et de la critique de l'art chez les écrivains.

V. Segalen a théorisé la notion de divers dans son Essai sur l'exotisme, redéfinissant le rapport à l'autre. Cette étude s'appuie sur l'analyse de la profusion de citations dans son oeuvre pour rechercher sous quelles formes ce concept d'altérité imprègne son style et le sens de son travail. ©Electre 2019

De Balzac à Rushdie, de Proust à Mahfouz, nombreux sont les écrivains qui, amoureux de Schéhérazade, ont voulu réinventer les Mille et une nuits sans les imiter. Cette étude montre que quatre courants se dégagent : politique, avec le prince qui veut faire le bien, esthétique, avec l'influence sur la Belle Epoque, féministe, à partir des années 1920, et introspectif, avec Butor.

Recueil de textes témoignant de l'influence de Lucrèce sur les savants et les auteurs à travers le temps. Les échos scientifiques, philosophiques et esthétiques de sa pensée révèlent la richesse de son héritage et le pouvoir heuristique des concepts qu'il a développés, tel le clinamen. ©Electre 2019

Dans cette étude, Jérôme Meizoz montre comment durant l’entre-deux guerres, dans l’aire francophone, se met en place un roman parlant. Cette innovation trop peu remarquée jusqu’ici, engage une voie capitale du roman au XXe siècle : le récit s’y fait passer pour un bouche-à-oreille immédiat et parvient à occulter la médiation de l’écrit. Par le biais des nouvelles poétiques de l’oral, les romanciers, de Louis-Ferdinand Céline à Louis Aragon, de Jean Giono à Raymond Queneau, Blaise Cendrars, C.F. Ramuz ou Henry Poulaille, tiennent sur la langue littéraire un discours critique, contre l’étroitesse normative de la grammaire traditionnelle. Le récit oralisé va ainsi susciter, durant deux décennies, de vifs débats entre écrivains et critiques, mais aussi entre grammairiens (Thérive, Hermant), linguistes (Bally, Vendryès, Frei) et pédagogues (Freinet).

Robinson Crusoé (1719) a engendré une innombrable postérité. Il est à l'origine d'un véritable mythe, dont les littératures de la seconde moitié du XXe siècle ont su se saisir pour le transformer. Mythe moderne par excellence, puisqu'il affirme chez Defoe l'émergence du sujet de la modernité, il est devenu prétexte à une remise en cause de l'individu, à une réflexion sur le mythe lui-même.

Romancier, dramaturge, diariste, essayiste, Henry Bauchau est d’abord poète. Riche des liens qu’elle a tissés avec les genres ainsi côtoyés, son œuvre poétique accompagne et prolonge le cheminement intérieur exposé dans les autres écrits. Interrogeant un demi-siècle de poésie ininterrompue (de Géologie, 1958 à Exercice du matin, 1999), cet essai critique dégage les rôles que l’écrivain attribue aux représentations du seuil – saisi à même le temps, l’espace, le corps et le discours – ainsi qu’à celles des vertiges qui leur sont étroitement associés. Attentives aux formes, aux thèmes et aux motifs qui, d’un recueil à l’autre, en nourrissent l’univers imaginaire, les lectures proposées par Geneviève Henrot sont éclectiques. Notamment redevables de la linguistique textuelle et d’une herméneutique inspirée par la psychanalyse, elles lui permettent d’éclairer habilement l’aventure erratique et féconde d’un poète qui se définit comme "natif de [s]es ruines surgissantes".

Cette correspondance fait revivre vingt-trois années d'une amitié littéraire exemplaire. A côté d'une correspondance amicale et mondaine, où se succèdent les notes de lecture et les bulletins de santé, nous pouvons suivre un débat passionnant sur les idées esthétiques de l'époque.

Recueil des articles les plus significatifs que l'auteur a consacrés à la personnalité et aux oeuvres de madame de Staël.