L'auteure retrace l'histoire du kibboutz Yehi'am, dans lequel elle est née et a passé sa jeunesse. La radiographie empreinte de lucidité et d'humour d'une utopie israélienne. Electre 2015

Yoël et Léah ne peuvent pas avoir d'enfants. Ils adoptent Emile. Le petit garçon a sept ans quand Léah meurt dans un accident d'ascenseur. Quarante ans plus tard, Yoël, sentant sa propre fin venir, part à la recherche des parents biologiques de son fils, pour ne pas le laisser seul.

Neuf nouvelles entre éclat de rire et saisissement glacé dans lesquelles la réalité israélienne prend une dimension grotesque, révélatrice de son humanité malmenée.

Tout enfant, dès lors qu'il devient adulte, est-il condamné à se transformer en "un homme sans tête", à l'instar des personnages qui peuplent ce recueil et habitent un monde où dire "je", mener une modeste vie de sujet libre, est apparemment de plus en plus difficile, voire impossible ? Jeunes hommes ou jeunes femmes, les uns comme les autres semblent ici saisis d'un étrange vertige quand ils se découvrent eux-mêmes voués à prendr leur place parmi les vivants sur l'inconstante scène du monde.

Petgu vit dans les montagnes du Gondar avec sa famille. Sa grand-mère Azaletch l'initie aux secrets de la nature et lui fait découvrir son histoire, celle des Beita Israël, une tribu juive perdue descendante de la reine de Saba. Accompagné de son oiseau magique Asteraï, il relate ainsi l'odyssée d'une communauté éthiopienne vers Israël qui prend la forme d'un voyage initiatique. Premier roman.

La saga familiale des Castil retrace un pan de l'histoire juive, avec ses migrations et ses évolutions religieuses. Prix Sapir 2016. ©Electre 2016

Contrainte, aux abords de la cinquantaine, à retourner en Israël pour liquider un héritage, Lou Kaplan, hôtesse de l'air dépourvue de toute attache, découvre son histoire familiale et se trouve confrontée à un demi-siècle de vie d'Israël. Son retour involontaire à cette culture la fait accéder à une connaissance renouvelée d'elle-même, jusqu'à comprendre enfin le sens de son existence déracinée.

Une jeune femme dépasse sa détresse amoureuse pour nous faire visiter sa collection d'hommes-de-sa-vie (et de plans plus ou moins foireux). Sous la série de polaroids au comique douloureux se dessinent à la fois une image sans concession de la société israélienne contemporaine et un autoportrait lucide et mordant. Un premier roman d'auto(éros)analyse vif, drôle, tendu.

Professeure d'anglais dans un grand lycée de Tel Aviv, Elsa Weiss fut respectée pour avoir défendu des générations d'élèves avant de mettre fin brutalement à ses jours. Trente ans après avoir été son élève, la romancière dresse le portrait fictionnel de cette survivante de la Shoah. ©Electre 2019

À travers les récits et témoignages de tous ceux qui l'ont croisée un jour, Yaël Neeman entreprend de reconstituer le portrait de Pazith, de plus en plus complexe à mesure qu'elle tente de l'approcher, et qui semble s'être consacrée à parfaire sa disparition, à ne laisser aucune trace d'elle-même. Israélienne de la première génération, Pazith est aussi le miroir d'une société qui s'invente sur des bases chancelantes et douloureuses. Interrogeant les mémoires, multipliant les angles, le livre montre qu'il n'existe pas de vie "ordinaire", que tout passage sur terre recèle une énigme universelle. Aussi sobre que bouleversant.

Esther, jeune Israëlienne, est envoyée chez l'oncle Cicurel au Cameroun à cause de son insolence. Elle découvre la vie des colons blancs en Afrique. A travers des photos de famille, elle déchiffre aussi le passé des juifs d'Egypte. Premier roman, publié pour la première fois en 1995. ©Electre 2016

Cet ultime roman de l'auteure, disparue en 2017, met en scène une mariée qui, à seulement quelques heures de la cérémonie et de l'arrivée des invités, s'enferme dans sa chambre et refuse d'en sortir. Cette situation burlesque est prétexte à dépeindre avec humour la société israélienne contemporaine et ses contradictions. ©Electre 2018

En quelques dates, l'histoire de l'amour fou entre un frère et sa soeur fantasque, Dorit, qui a choisi de se suicider.

Entre sa jeune voisine qu'il reluque par l'oeilleton de son studio et sa chienne adorée, Laïka, ainsi nommée en souvenir de la célèbre victime canine de l'espace, Motti, jeune instituteur célibataire, explore en pensée ses vies possibles à défaut de les vivre. A l'inverse, son pote de l'armée, Menahem, est empêtré dans la réalité du mariage et de la paternité. Un soir, ils sortent ensemble, boivent, provoquent un accident, Motti prend la place de Menahem en prison et continue d'imaginer. Que sont nos vies rêvées, avec leurs avatars cauchemardesques ou comiques ? Déstructurant le quotidien et la narration à tour de bras sous le signe de Wittgenstein, Asaf Schurr construit et déconstruit une virevoltante comédie des possibles, et c'est avec gourmandise et humour qu'il investit passionnément l'improbable.

Depuis qu'il est rentré de la première guerre du Liban, Pini souffre d'insupportables sifflements aux oreilles. L'image de la mort d'un enfant le hante et le poursuit sans qu'il puisse déterminer s'il est ou non l'auteur du crime. Une enquête qui le mène du théâtre des opérations aux bras de la mère, du divan de sa psychanalyste à sa rencontre avec Jean Genet.

Un historien israélien spécialiste de la Shoah devient guide des camps de la mort, accompagnant des groupes de lycéens lors de visites imposées au cours de voyages de la mémoire. Cette expérience entame profondément son rapport au monde et aux autres. Dans une lettre adressée au président de Yad Vashem, il évoque la mise en scène de la mémoire, sa difficile transmission et sa banalisation. ©Electre 2020

Un biotope est un milieu offrant « des conditions de vie homogènes ». Ajoutez-y des habitants, vous tenez un écosystème. Orly Castel-Bloom règle son microscope sur le cœur de Tel-Aviv avec ses gratte-ciels, son trafic démentiel, ses SDF, ses escrocs immobiliers et, au centre de ce carrefour, un être humain démuni : Joseph Shimel, un presque frère du Joseph de Kafka, témoin attentif et victime ahurie de notre modernité. Quelqu'un a dit homogène ? Avec un humour tendre et ravageur, Orly Castel-Bloom revisite son cultissime Dolly City à l'heure épileptique des métropoles contemporaines.