En France, le monde du travail est souvent présenté par une dichotomie entre travail indépendant et travail salarié : la liberté du premier aurait pour corolaire son insécurité, tandis que le second bénéficierait d'une certaine stabilité au prix de sa subordination à un employeur. Les appels à la simplification de la vie des indépendants ou à la libération du salariat, repris par les acteurs politiques, sembleraient avoir trouvé écho à travers une forme d'emploi organisant la fusion entre ces deux conditions : le portage salarial. Ce dispositif permet aujourd'hui à des dizaines de milliers de travailleurs de cumuler l'exercice d'une activité indépendante avec l'appartenance au salariat, en achetant leur statut de salarié auprès d'un tiers-employeur, une entreprise de portage. Dans cet ouvrage, Alexis Louvion, sociologue, propose une plongée dans la fabrication de ce salariat particulier. Il s'intéresse notamment aux implications politiques de ce développement : que deviennent les protections, droits et institutions mis en place par le salaire, lorsqu'ils deviennent l'objet d'une transaction marchande entre un tiers-employeur et un travailleur indépendant ? Faut-il se réjouir de l'extension potentielle de ce salariat à des travailleurs indépendants souvent désignés comme ubérisés et dépourvus de protections, ou au contraire s'inquiéter de la transformation générale du salariat que pourrait entraîner la généralisation de ce type de solutions ?

Les hôtesses d'accueil sont ici envisagées d'une part comme emblématiques d'un salariat dit d'apparat et d'autre part en tant que prestataires de services. A travers elles, l'étude éclaire ainsi l'exploitation de la féminité, de la jeunesse et de la beauté .dans la société capitaliste du XXIe siècle ainsi que les enjeux d'une configuration productive en pleine expansion. ©Electre 2018

Le droit du travail est sous le feu de critiques – il serait archaïque, trop protecteur, trop compliqué… – justifiant une véritable hystérie réformatrice. Mais d'où vient cette institution aujourd'hui si décriée par certains ? Claude Didry, chercheur en sociologie, rend compte ici des dynamiques historiques du droit et du travail, telles qu'elles se déploient de la Révolution française jusqu'à nos jours. Cette analyse permet de prendre la pleine mesure de la rupture que représente l'adoption d'un code du travail dans la France de la Belle Époque. Elle permet de saisir le contrat de travail comme la base des coopérations durables et innovantes entre ouvriers, ingénieurs et techniciens, dont sortiront tout à la fois les industries et les grandes luttes sociales du XXe siècle. Ce droit nouveau ne se réduit pas à un empilement irrationnel de protections présentées aujourd'hui comme désuètes, mais institue le travail comme une activité sociale définie par un temps, la durée légale, et un lieu, l'établissement. On comprend dès lors que la remise en cause de ce droit ne peut qu'accentuer les dérives d'un capitalisme financier qui déstabilise les entreprises, en portant atteinte, dans sa substance même, au travail. Cette grande fresque historique conduit à redécouvrir l'importance du droit du travail dans la vie des salariés, et à proposer de le prolonger par une sécurité sociale industrielle qui remettrait le travail au centre de l'entreprise et de la société.

Des pistes pour financer les études supérieures autrement que par une hausse des frais d'inscription et des prêts étudiants. L'auteur présente notamment la genèse de la proposition du salaire étudiant, née après la Seconde Guerre mondiale. Il aborde également le débat sur les théories de la valeur, déconstruisant les concepts de richesse, de valeur d'usage et économique. ©Electre 2017

Cette étude critique le discours politique ambiant, qui consiste à réduire le droit des salariés au nom du sauvetage de l'emploi et des marchés financiers. Elle explicite les notions de salaire à la qualification et les effets des cotisations finançant le salaire des soignants, des chômeurs et des retraités.

Des contributions sur le débat stratégique dans le mouvement syndical dans un contexte où les syndicats dessinent une alternative au néolibéralisme et à l'extrême droite tout en faisant face aux bouleversements politiques liés aux transformations du capitalisme ou aux nouvelles luttes féministes, écologistes et antiracistes. ©Electre 2023

Cet ouvrage apporte un éclairage sur l'économie sociale et solidaire, prenant appui sur des analyses sociologiques, historiques et économiques. Il confronte les pratiques concrètes aux discours de promotion, et insiste sur les rapports salariaux et patronaux. Il analyse le rôle de cette économie dans la publicisation du privé et la privatisation du public.

Le sociologue et économiste aborde les questions politiques liées à la défense des salaires, de la retraite, de la cotisation sociale, de la réappropriation populaire des richesses, de la production de valeur et du travail. Il propose un projet d'émancipation du travail s'appuyant sur les institutions du salariat et visant à rompre avec le marché de l'emploi et la propriété lucrative. Electre 2014