L'auteur analyse les rapports entre l'Algérie et la France depuis la guerre d'indépendance. Selon lui, ces rapports, depuis la fin de la guerre, restent durablement marqués par une conflictuelle proximité, ensanglantés, passionnés, obsédants.

Résultat d'une enquête sur des familles d'immigrés, ayant pour originalité de s'intéresser aux liens entre générations et prenant en compte dans chaque famille la situation de tous les enfants. On voit par exemple que dans une même fratrie les filles réussissent mieux que les garçons, que les relations de filiation sont soumises à rude épreuve dans l'émigration car les transmissions se perdent...

La première moitié du XXe siècle fut une époque de guerres, de destructions et de révolutions qui mirent l'Europe à feu et à sang. De l'explosion du vieux monde en 1914 au nouvel équilibre instauré en 1945, le continent connut des temps de catastrophe et de chaos. Pour Enzo Traverso, la notion de guerre civile européenne permet de rendre compte de cette terrible combinaison de guerre totale sans front ni limites, de guerres civiles locales et de génocides, qui vit aussi l affrontement de visions opposées du monde. Dans une ample perspective solidement documentée, il en brosse les principaux traits : le mélange de violence archaïque, de violence administrative froide et de technologie moderne pour anéantir l'ennemi, la brutalisation de populations jetées dans l'exode ou l'exil, le déchaînement émotionnel des conflits entre civils au sein de sociétés déchirées (URSS 1917-1923, Espagne 1936-1939, Résistance 1939-1945) ou encore l'irruption de la peur et l'effroi de la mort dans l'esprit des hommes. Restituant également leur place aux protagonistes engagés, il analyse les positions de ces intellectuels de l'entre-deux guerres qui, à partir d'un égal rejet du monde en l'état, optèrent de façon opposée pour le communisme (tels Gramsci ou Benjamin) ou pour la révolution conservatrice (tels Jünger ou Schmitt). Il revient de même sur le combat des militants et résistants antifascistes, sans pour autant esquiver la question des liens avec le stalinisme ou celle de l'aveuglement face au génocide. Ce livre s'inscrit ainsi contre une relecture de cette période de l'histoire qui, sous couvert d'une critique des horreurs du totalitarisme, tend à rejeter les acteurs, fascistes ou antifascistes, dans le purgatoire indistinct des idéologies, comme si, derrière les victimes, aujourd'hui célébrées, tous les chats du passé étaient gris.

L'auteure appartient à une équipe psychiatrique mobile intervenant en partenariat avec le Samu social de Paris. Elle parle des personnes qu'elle a été amenée à rencontrer dans le cadre de ce travail : SDF, sans-papiers, femmes isolées, personnes âgées, malades mentaux... Elle analyse les effets, sur la durée, de cette vie : perte des repères fondamentaux, sentiment d'inutilité sociale, relégation. ©Electre 2018

L'expérience concentrationnaire a souvent était décrite comme indicible. Et pourtant de nombreux textes, oeuvres ou films s'efforcent d'en témoigner de diverses manières. A partir d'un corpus littéraire et cinématographique, P. Mesnard étudie les formes d'expression mobilisées par les témoins, écrivains et artistes.

Utilisant des récits et des témoignages rédigés depuis le début du XXe siècle, l'auteur analyse l'impact physique du travail sur le corps des ouvriers. Cet impact évolue avec les innovations techniques et le changement des mentalités.

Eloge de l'empathie, cet essai prend le parti des convergences plutôt que des concurrences, des solidarités plutôt que des rivalités, en retraçant à travers des histoires inédites les relations nouées par des Juifs et des Noirs autour d'idéaux de liberté et de dignité durant le XXe siècle.

Michael Löwy est directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages parmi lesquels: Rédemption et Utopie. Le judaïsme libertaire en Europe centrale (PUF, 1988), Révolte et mélancolie: le romantisme à contre-courant de la modernité (avec R. Sayre, Payot, 1992), Walter Benjamin: Avertissement d'incendie. Une lecture des thèses «Sur le concept d'histoire» (PUF, 2001).

Les Ankave, peuple des hautes terres de Papouasie Nouvelle-Guinée, procèdent une à deux fois par an à une cérémonie pour chasser les esprits, les ombos', des morts récents de leur vallée. L'auteur évoque ses séjours au milieu de ce peuple et procède à une étude ethnologique de leurs rites, leurs croyances et leur façon de vivre avec en parallèle une réflexion sur la sorcellerie occidentale.

B. Stora reconstitue le destin des Juifs d'Algérie, condamnés trois fois à l'exil : éloignés de la vie juive en terre d'islam par le décret Crémieux de 1870, puis rejetés hors de la communauté française de 1940 à 1943 avec les lois de Vichy, et enfin contraints de quitter les rives algériennes avec l'exode de 1962.