Une partie de la thématique racinienne étant d'inspiration juive, est-il possible d'appliquer à l'oeuvre du grand Racine une grille de lecture "talmudique" ? L.-G. Benguigui, scientifique reconnu, citoyen d'Israël de formation française, tente cette expérience inédite.

Simone de Beauvoir et son oeuvre sont moins connues qu'on ne pense. En prenant en compte l'ensemble de ses écrits, qu'il s'agisse d'essais, de fictions ou d'autobiographie, c'est une Simone de Beauvoir insoupçonnée, dans sa quête d'une pensée originale sur la différence des sexes et le rapport à l'autre, que nous donne à voir Françoise Rétif. Elle nous propose une lecture de l'oeuvre au fil d'une métaphore essentielle, l'autre en miroir, c'est-à-dire l'autre désiré à la lois dans sa présence et dans sa distance, dans son identité et dans sa différence. Cette quête existentielle et littéraire apparaît comme celle d'un autre monde possible, un monde androgyne, où le lien d'amour, dès lors qu'il ne signifie plus ni fusion, ni neutralisation, mais présence de contraires complémentaires et irréductibles, peut réinvestir le champ du politique. Ainsi se manifeste la difficile volonté pour une femme du XXe siècle, pour une femme-écrivain, de poursuivre et de rejeter à la fois sa tradition culturelle et sociale.

Omniprésente est l'Afrique dans cette œuvre qui se présente comme un hymne au continent. Kama Sywor Kamanda y étale toutes les spécificités de la civilisation noire. Ce roman qui s'apparente à un conte se distingue par la cohabitation entre la réalité et le merveilleux, entre la vie et la mort. L'écriture littéraire qui se dissout constamment dans le sacré hisse ce texte à un cérémonial d'ascèse spirituelle qui tente de déchiffrer et de défricher les mystères abscons de l'Afrique éternelle. Célébrant l'Afrique des profondeurs en exaltant ses trésors cultuels et culturels, ses mythes et ses rites, Kama Sywor Kamanda évoque également le thème de la pratique de la médecine traditionnelle, là où la veuve du héros Ndaya, se fait traiter par les guérisseurs. Il exalte le bonheur champêtre que les Africains ont longtemps savouré avant que la colonisation ne leur impose l'urbanisation avec son cortège de maux. L'opposition entre la ville et la campagne, entre l'existence tranquille des ruraux et les activités trépidantes des citadins apparaît alors comme une dénonciation de l'aliénation de l'Afrique par l'Occident qui ignore les joies de la vie communautaire. De fait, toute la structure du roman est fondée sur les rites de l'initiation. Le héros décrit un parcours qui le mène de la vie à la mort et de la mort à la vie. Pr. Oumar Sankhare, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal.

Voici pour la première fois une étude d'ensemble sur les trois tomes de l'autobiographie de Marguerite Yourcenar ? “Le labyrinthe du Monde” D'une lecture facile et agréable, s'appuyant sur une analyse conceptuelle rigoureuse, elle nous fait percevoir l'influence de la médiation bouddhique sur l'auteur : l'écriture apparaît alors comme une véritable démarche ascétique, « un exerce spirituel »qui éclaire d'un jour nouveau cette autobiographie

Biographie fouillée, vivante et très accessible du grand écrivain, militant et séducteur chilien. Par un écrivain et homme politique chilien, ami de Neruda pendant quarante ans. Un très utile complément aux mémoires de Neruda (cf. "J'avoue que j'ai vécu"). Une bibliographie n'aurait pas nui même si on en retrouve des morceaux dispersés dans le texte de la biographie (cf. p. 356-357, etc.).