Trois journées du chômeur Ohne à l'ANPE comme trois variations sur les thèmes du chômage, de la difficulté de s'exprimer, de la reconnaissance et de la mémoire.

Un après-midi d'automne, Basile Herblay, professeur de théâtre, est assis sur un banc. Trois femmes le visitent et le poussent à la confidence. Entre répétition, songe et réalité, se dessine petit à petit un autre personnage et des pans de sa vie qu'il a inconsciemment occultés jusqu'ici.

Les événements périphériques, parfois tragiques, qui se déroulent dans l'intimité de la Needcompany ont inspiré l'écriture de La Maison des cerfs. Au moment où nous étions en tournée quelque part en France, l'une des danseuses, Tijen Lawton, a appris que son frère, le journaliste Kerem Lawton, avait été tué au Kosovo. La mort tragique de Lawton est le point de départ d'un texte sur un groupe de gens de théâtre confrontés de façon de plus en plus directe à la dure réalité du monde qu'ils sillonnent. Tout est politique, mais l'art n'est pas tout. L'art tombe toujours entre les plis de l'histoire, est inutile et n'influence pas le moindre événement, et c'est là que réside sa mystérieuse nécessité. JAN LAUWERS

A travers l'histoire d'un journal, la République, la ruine d'une famille à cause du père déchu, Saturne, puis sa renaissance grâce à Virgile, enfant de la troisième génération qui va rétablir l'ordre et rapporter succès et prospérité au journal.

Dans un futur indéterminé, le conseil municipal d'une petite ville de Bavière s'apprête à adopter le nom du poète Heinrich Heine pour le nouveau collège. Mais ce qui semblait n'être qu'une formalité va se révéler objet de discorde... Une pièce rappelant que l'humanité n'est pas délivrée des idéologies fascisantes.

Phrases recueillies une à une dans les bars et troquets, ou comment des mots assemblés au hasard des discours de comptoirs recèlent parfois une force poétique étonnante. Ces nouvelles brèves seront créées du 9 mars au 7 mai 2010 au Théâtre du Rond-Point à Paris.

A cause d'un obscur décret, une bourgeoise et une clocharde partagent un même morceau de moquette. Une main tendue et tout bascule, celle de la rue prend la place de l'autre bien au chaud. La bourgeoise voit sa vie et son homme sous un nouvel angle, tandis que la clocharde, passée du bon côté, regrette son compagnon.

Dans Le mardi à Monoprix, Marie-Pierre, homme devenu femme qui subit la honte et le mépris d'un père offusqué, fait le récit introspectif d'une journée ordinaire. Dans Auteurs vivants, une répétition du Cid est interrompue par un homme qui prend en otage deux acteurs et leur metteur en scène pour leur imposer son texte.

Six personnages, enfermés de plein gré dans un lieu tenu secret, tentent de résoudre, grâce à des moyens technologiques ultrasophistiqués d'écoute et d'espionnage, une énigme liée à un attentat terroriste qui se prépare.

Alex, joueur professionnel et beau parleur, parie l'annulation d'une grosse dette sur une seule affirmation : son amie Deborah, une beauté aux charmes ravageurs, est toujours vierge.

Un homme, Michael Majeski, part de chez lui pour un voyage d'affaires à Valparaiso dans l'Indiana. Par une série d'erreurs (conscientes?), il se retrouve à Valparaiso au Chili, héros de pacotille d'un périple qui est en réalité une quête de soi. Cette recherche, il ne se trouve capable de la faire que dans un étalement au grand jour, par le biais de tous les médias possibles, de sa vie privée et de son histoire la plus intime. (Notice de la quatrième de couv.)

Daniel, avocat, vient de perdre sa fiancée, Loretta, qui a fui sans laisser de traces. Il décide, en désespoir de cause et après une soirée bien arrosée, d'aller consulter deux soeurs, Athéna et Marina, voyantes émérites qui lisent respectivement les cartes du ciel et les tarots. Au cours du rendez-vous, grâce à une mise en scène séduisante et effrayante à la fois, Marina amènera son consultant à dire la vérité sur son sentiment pour Loretta, et ce qui s'est passé sur une île, un été... C'est la reconstitution minutieuse d'un crime impunissable, une tombée de multiples masques, le procès de l'amour comme emprise. (notice de la quatrième de couv.)

Après avoir abordé les mondes de la politique et de la finance, J. Pommerat se tourne vers celui du travail dans le dernier volet d'une trilogie commencée avec

Deux responsables rêvent d'une Europe en harmonie, qui se comprend. Ils font appel à l'art pour les aider. Des musiciens forment un choeur familier qui réagit aux propositions des uns et des autres sans prise de position et d'autres artistes traversent la scène avec leur projet (un hymne européen, une performance autour des élections...).

La première pièce est une comédie grinçante où les fantômes du passé resurgissent du puits d'une sombre cave et racontent par bribes les combats quotidiens d'une famille émigrée. L'autre pièce montre trois générations de femmes embarquées pour se parler, hors du monde, hors de leur rôle social, dans l'espoir d'apercevoir un jour un autre horizon.

Peter Brook retrace le profil de Jerzy Grotowski et décrit la pratique du théâtre du metteur en scène polonais, sa vision du corps, de l'acteur et du public, ainsi que ce qui différenciait leur vision du théâtre.

Madeleine et Gérard ont reçu un appel de Sarah et Niklos, qu'ils croyaient morts depuis des années, dans un accident. Sarah et Niklos sont bien morts, mais ils sont revenus pour surveiller ceux qui les ont aidés et recueillis avant de les exploiter. Au cours d'un dîner commun, malgré les efforts des défunts, rien ne parvient à rapprocher les deux couples...

« Ils étaient trois. Du même ventre. Un frère, deux soeurs. Grandis ensemble dans une maison pleine de cris. Elevés par des parents en désaccord perpétuel. Ils étaient trois. Ils ont vécu les disputes, les tensions, l'absence de douceur. Ils ont deviné les fêlures, les secrets, les douleurs que leurs parents croyaient contenir. Ils ont été petits, ensemble, ils ont partagé de drôles de silences chargés de ces paroles qu'on aimerait tant dire ou tant entendre. Ils ont inventé des jeux, des stratégies, des farces, des révoltes, des révélations pour ne pas rester en enfance. Dans leur histoire, il y a l'irruption de deux vocations artistiques et des passions amoureuses interdites qui affrontent la norme morale et bien-pensante, il y a des enfants qui naissent et des enfants qui ne naissent pas, il y a l'argent qu'on gagne âprement, l'argent qu'on amasse et l'argent qui manque, il y a la foi et son absence. Ils étaient trois. Du même ventre. Un frère, deux soeurs. Ils s'appelaient Claudel. Camille, Louise et Paul. » Catherine Anne

Au fond de la campagne anglo-saxonne, un vieil homme à la mémoire défaillante ne veut revivre que les doux et glorieux instants de sa vie et tend à occulter la vérité sur la disparition de sa femme dix-sept ans plus tôt. Ses domestiques se chargent de commémorer ce funeste événement en rejouant à chaque date anniversaire la scène du dernier repas donné en l'honneur de la partie de chasse fatale.