"Elle posa le verre de vin sur le petit bureau sans même y goûter, lui prit la main, l'ouvrit doucement comme un cadeau précieux, elle tenait des deux mains sa paume ouverte, la porta à son visage comme l'eau des fontaines, cela sentait la pluie la terre et le tabac trop fort, l'humidité d'une poche, elle embrassa longuement la main salée, salie, elle détestait les hommes aux odeurs de savon, lui sentait sa journée, toute sa journée dans ses mains, ce qu'il avait touché avant elle, le sucre le café le peigne la chemise bleue les clefs l'argent le cuir la pluie le tabac le fer des chaises au Luxembourg l'odeur mouillée de ses cheveux."

Ecrivain, critique littéraire, membre de l'Académie Renaudot, André Brincourt a reçu en 1999 le grand prix de Littérature de l'Académie française. Il est notamment l'auteur de Mots de passe (Grasset, 2002) et Tête-de-loup (Grasset, 2003).

Léautaud comptait ses véritables amis parmi les animaux. La preuve: ce Bestiaire (1959), composé des parties du Journal consacrées aux bêtes, supprimées par l'auteur et données ici dans leur intégralité de 1908 à 1926. A Paris, puis à Fontenay-aux-Roses, les demeures de l'auteur furent constamment envahies de chiens et de chats, malades ou abandonnés. Follement attendri, Léautaud reconstitue leur histoire.

Ce livre retrace l'histoire de celle qui fut l'épouse, la disciple, la comparse de Mao, celle qui fut détestée pour sa méchanceté, crainte pour ses intrigues, qui tenta d'arracher le pouvoir à son mari agonisant et fut emprisonnée pour complot. Mais la petie "Pomme bleue" a du en gravir des marches pour s'extirper de son enfance pauvre, pour cajoler les "nantis" de Shanghaï, pour séduire et réduire à sa merci tous les hommes sur son passage. Roman à la verve féroce, au lyrisme débridé, mêlant violences, luxure et trahisons.

Mr. Schmidt est un important avocat à la retraite. Cet être d'un égocentrisme exaspérant est hanté par les tracasseries financières : sa retraite va-t-elle être suffisante ? Sa fille Charlotte va-t-elle le piller ? Déjà, elle convoite l'argenterie. Et de surcroît, elle s'apprête à épouser un jeune avocat aux dents longues et juif. C'en est trop pour Mr. Schmidt qui a toujours "manifestement et incontestablement raison". (Bibliotéca magazine)

Alena Wagnerová, tchécoslovaque (tchèque), écrivain et journaliste, est née en 1936 à Brünn (Brno). Depuis 1969, elle vit à Sarrebruck. Elle a publié plusieurs ouvrages sur Franz Kafka et sa famille. Le Livre: Alena Wagnerova a voulu retracer l'arbre généalogique de Franz Kafka en mettant en valeur les « membres prétendus insignifiants » de la famille, en décrivant leur caractère, leur profession, l'importance qu'ils ont pu avoir dans le la vie et l'oeuvre de l'écrivain. Le livre remonte au tout début du XIXe siècle, et décrit les conditions de vie des « Juifs de village », dont l'existence était durement limitée par le système des « Familiants ». C'est dans ce milieu que naquit le grand-père Jakob Kafka, boucher de son métier, et dont l'un des fils, Hermann fut le père de l'écrivain. Comment, le système des Familiants ayant été aboli, les Juifs de village émigrèrent vers les villes, comment Hermann Kafka devint commerçant, comment Kafka enfant vécut avec ses trois soeurs, le rôle primordial de la mère, les déménagements, les mariages, les échecs, les fiançailles rompues à deux reprises de Franz avec Felice Bauer, sa liaison avec Dora Diamant... Tout cela est décrit de manière approfondie et vivante, et étayé sur de nombreuses citations du Journal et des lettres de Kafka, et des témoignages inédits. Les trois soeurs de Franz Kafka, Elli, Valli et Ottla, dont il est autant question que de l'écrivain, font vivre leur frère au travers d'une anecdote, d'une lettre ou d'une curiosité... Le livre s'achève sur la mort de Franz Kafka en 1924, et sur la disparition de presque tous les membres de sa famille dans les ghettos et les camps de concentration.