Auteur de huit ouvrages entre 1947 et 1989, le journaliste et auteur Maurice Chapelan est une personnalité très discrète. Principalement connu pour ses citations incisives, il a abordé au fil des années une large palette de sujets. Il est le seul écrivain à avoir publié une anthologie du journal intime, qui n'a cependant pas connu l'intérêt escompté auprès du public, réduisant le projet d'en publier un second volume à néant. En 1977, il signe 'Rien n'est jamais fini', récit autobiographique de la vie qu'il mena dans les années 30, entre humour et libertinage. in : http://www.evene.fr/celebre/biographie/maurice-chapelan-294.php (2009-02-15)

Cela commence par la fuite rimbaldienne du phénix de la vie littéraire de l'entre-deux-guerres. Delteil, à quarante ans passés, quitte Paris après avoir subi «tous les excès de la gloire avec les excès de l'outrage !». En quête de sainteté, il se retire dans une métairie à vin près de Montpellier, La Deltheillerie, pour y couler l'autre moitié de sa vie avec sa femme. Ces Mémoires éclairent ce retour aux sources, aux ancêtres. Voici sa mère, paysanne, femme essentielle ; et son père bûcheron, «homme d'avant le péché»... D'autres souvenirs affluent, moussent de portraits (Aragon, Breton, Mac Orlan, les Delaunay). Ce styliste «concret, sensationnel» se dévoile, salue l'amour et l'innocence. La langue éblouit le lecteur, elle n'aveugle pas l'écrivain.

"Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d'autant plus difficile de se soustraire qu'il prétend faire notre bien. Comment savoir si l'on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n'y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu'en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ? J'appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l'angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l'euphorie qui rejette dans l'opprobe ou le malaise ceux qui n'y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d'améliorer son existence. C'est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d'être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d'une société vouée à l'hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice. Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu'alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l'aventure que nous retraçons ici."

Cet essai est une analyse des problèmes fondamentaux de notre époque. Le débat sur le sens de la vie constate le rejet des dogmes et des idéologies et l'avènement d'une vision nouvelle de l'être humain, divinisé et comme sacré. Mais demeure le besoin de transcendance et de spiritualité qui pourrait être trouvé dans un humanisme nouveau.

Une série d'hallucinations jette le narrateur dans le Paris de 1953, quand il avait 7 ans. Largué dans son propre passé où il se sent étranger, il se résoud à accepter son sort et tente de profiter d'une supériorité, celle de connaître par avance les événements, mais il se rend compte que son savoir ne lui sert à rien. Tout bascule le jour où il se croise lui-même. (Livres Hebdo)

Naples, 1943. Biographe frustré du poète Percy Shelley, Larry, officier de renseignement anglais, et son compère Paul, Américain chargé de la protection des monuments, sont embusqués au pied du palais de la Riviera di Chiaia, dans une Naples noire et déserte. C'est là que Shelley a vécu de sombres années, tourmenté par le deuil et l'amour. C'est là qu'en pleine guerre, Larry va tenter de percer l'énigme posée par Shelley. Un avocat marron et sa sauvageonne de fille, la brune Dominitia, vont l'aider, jusqu'à ce que la mort de l'avvocato ne pousse Larry à franchir les lignes ennemies. Que cherche-t-il alors dans les décombres de Monte Cassino ? Que contient de si précieux un manuel d'ornithologie ? Que signifient ces "six oies cendrées", intrépides voyageuses d'après Byron, dessinées au dos d'une lettre à Shelley ? (Bibliotéca Magazine)

Un normalien en vacances s'amourache d'une séduisante jeune femme dont le père, Pierre Bordeaux, était à Vichy en 1941. Qu'y faisait-il ? Agent double ou triple ? Rond de cuir du maréchal ou espion dormant de la résistance ? 1941 est une peinture à la fois terrifiante car Vichy est une tombe, et comique, car rien n'est plus grinçant que ces personnages qui font et défont la France. Marc Lambron démontre pourtant qu'il y avait là, entre un homme et une femme, assez de passion pour que brûle toujours la mèche de la liberté. (Bibliotéca magazine)

Le soir de ses trente ans, Sébastien comprend que sa vie se transforme en une molle résignation au confort : une famille parfaite, une carrière toute tracée, une bande d'amis soudés. A la terrasse d'un café, une femme riche et ridée lui offre de l'argent pour passer une heure avec lui. Un mois plus tard, Sébastien devient un prostitué mâle. (Livres Hebdo)

De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P.P.P. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans {Porporino}, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique et fait de ce portrait une manière de confidence romanesque.

Roman autobiographique inspiré à l'auteure par la mort prématurée de son père. Prix Médicis 1969.