Ces 24 préludes et fugues ont été tellement associés à la personne et au jeu de leur 'interprète attitrée' (Tatiana Nikolaeva) que l'Histoire a fini par se contenter d'avis définitifs... sans plus se poser de questions. Or l'opus 87 regorge de réponses pour qui s'amuse à l'interroger : ce n'est pas l'un des moindres mérites d'Alexander Melnikov que d'avoir remis l'ensemble de l'ouvrage sur le métier et d'y apporter des réponses... éminemment musicales !

Le double concerto ressemble chez Vivaldi à une joute : "les étendards sont dressés, les badauds commentent, analysent, comparent, spéculent, le guichet des paris est ouvert", écrit Olivier Fourés. Mais il précise que la joute reste factice. "C'est une scène de théâtre où deux solitudes, au sein d'un groupe, se rencontrent, puis se toisent et se confortent à la fois." Il y aura forcément comparaison entre les deux protagonistes, mais en fin de compte, le triomphe sera collectif. C'est peu dire qu'Amandine Beyer et son illustre invité Giuliano Carmignola ont su redonner vie à à cette forme de théâtre musical totalement étourdissant ! (Electre)

Second volet de l'intégrale des concertos et des trios de Schumann, ce volume montre à quel point une nouvelle interprétation qui respectât les subtilités et la transparence de l'écriture schumannienne était indispensable. Une autre approche stylistique d'un des plus beaux concertos du répertoire et qui sans nul doute ouvre la voie à une redécouverte d'une musique aussi poétique qu'émouvante.

Cet opus célèbre les thèmes qui ont nourri les espoirs de la jeune République américaine dans les années 1770-80 : les rassemblements, la rébellion, les batailles et leur prix mais surtout un désir de nouvelle harmonie dont les chants, hymnes ou cantiques accompagnent ce long chemin vers une sorte de Terre promise. Un message fort pour la première collaboration avec Harmonia Mundi d'Anne Azéma à la tête de la Boston Camerata. (Electre)

Ce coffret inaugure une intégrale de l'oeuvre pour clavecin de François Couperin d'un genre nouveau : seront en effet rassemblées autour de ce riche corpus des pièces vocales, des oeuvres de musique de chambre et les Messes d'orgue qui, chacune à leur manière, apporteront un éclairage supplémentaire à la musique pour clavier. Dans ce premier volume, réservé au seul clavecin, Bertrand Cuiller dessine le portrait d'un mystérieux alchimiste : les Ordres choisis ici se jouent de la couleur des sons, des allitérations, des jeux de sens et des parodies, librement inspirés par l'univers du théâtre. (Electre)

L'un vit dans son château et joue magnifiquement du piano, mais il ne joue pour personne. L'autre est pianiste de bal. Une panne de voiture les amène à se rencontrer : le classique croise le jazz, Gershwin s'invite à la fête... Au piano : Javier Perianes, Frank Braley, Alexandre Tharaud et Kristian Bezuidenhout.

Un siècle après sa disparition le 25 mars 1918, de nombreux artistes Harmonia Mundi ont voulu rendre hommage à Claude Debussy, magicien de la mélodie et du timbre, grand "coloriste" et père de la musique moderne. Javier Perianes tenait à revenir vers ces Préludes qui lui tiennent tant à coeur - après un premier album consacré aux liens invisibles entre Chopin et Debussy. Ce premier Livre offert ici dans son intégralité aux côtés des sublimes Estampes, nous plonge au coeur de cette musique capable de dicter son titre à chaque pièce... en dessous de la double barre finale. (Electre)

Les musiciens du Jerusalem Quartet proposent une lecture renouvelée de l'unique Quatuor, couplé avec son homologue ravélien comme il se doit : à certains égards, les deux oeuvres pourraient sembler jumelles... et pourtant ! (Electre)

"Trouver du plaisir dans la méditation même de ce qui cause ses peines" : ainsi pourrait se définir la thématique de cet album à la charnière des XVIe et XVIIe siècles. Madrigaux italiens et anglais y côtoient motets ou répons des Ténèbres... Une poésie mélancolique qui a nourri inlassablement la création musicale de la fin de la Renaissance et que Geoffroy Jourdain nous livre à la faveur de ce premier enregistrement pour Harmonia Mundi. (Electre)

4ème de couv. :"Simenon entretenait avec le voyage un rapport ambivalent, sa mobilité et sa curiosité insatiables contrastant avec le caractère statique d'une oeuvre où l'homme apparaît partout le même et le monde fondamentalement sans surprise. C'est cette contradiction qu'explore Benoît Denis, en puisant dans les nombreux reportages que Simenon réalisa pour de grands quotidiens dans les années 1930. Entre 1931 et 1935, Simenon parcourt le monde sur un rythme effréné : l'Europe du Nord jusqu'au cercle polaire, l'Europe de l'Est, la Turquie, l'Amérique centrale, les Galápagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Ceylan, et bien sûr l'Afrique noire, de l'Égypte au Congo belge. Il se déclare lui-même en quête non «pas du pittoresque, mais à la recherche des hommes», avide d'«aller droit devant [lui], le nez au vent, à humer les odeurs, à écouter des bruits, à happer des bribes de conversation et à [se] remplir les yeux d'images». Partout il saisit le réel, se l'approprie, prompt à dévoiler l'envers du décor, à repérer les signes d'un monde en crise et d'une civilisation occidentale en déclin. Les voyages ont en fait représenté pour l'écrivain l'étape préliminaire à l'élaboration d'une vision de l'homme qu'il développera dans son oeuvre romanesque. «Comme si seule la fiction était à même de surmonter la solitude radicale à laquelle condamne la rencontre de l'altérité», remarque Benoît Denis. D'où peut-être le double contraste entre le regard froid et distant du reporter - au style néanmoins nerveux et émotif - et l'empathie réelle du romancier exprimée dans un style presque neutre. Les photos prises par Simenon, largement inédites, traduisent avec force la curiosité parfois impitoyable de son regard qui fouille, avide de retrouver partout «l'homme nu». "

Natif de l'île de Zakynthos en Grèce le jeune contrebassiste et compositeur Petros Klampanis a tout naturellement été influencé dès sa plus tendre enfance par la musique traditionnelle des Balkans et de la Méditerranée. Cet album se nourrit de ces influences auxquelles s'ajoutent, depuis qu'il vit et joue là-bas, celle du jazz de New-York. Et pour donner vie à cette musique Petros s'est entouré du pianiste confirmé Jean-Michel Pilc, du talentueux guitariste Gilad Hekselman, du percussionniste, du batteur tout terrain John Hadfield et d'une section de cordes qui tisse un cocon soyeux autour des compositions colorées du contrebassiste.

Toute la vie d'H. James fut partagée entre l'Amérique et l'Europe. Ce choix de lettres réflète ses émotions de voyageur, ses enthousiasmes et ses désarrois, ses rencontres et ses découvertes, avec une spontanéité absente de ses textes de fiction.