"Noah est un improvisateur mûr et talentueux qui se connaît bien. Son assurance lui permet d'être à l'écoute de nouvelles idées tout en persistant dans ses recherches. S'il avait l'opportunité de travailler sans interruption, je crois qu'il mènerait le saxophone vers encore plus de nouvelles contrées. Sa technique, contrôlée et inspirée, sert une musique bien à lui. Certes, il doit beaucoup à Joe Maneri, mais je peux affirmer - ayant travaillé avec chacun - que Noah possède un don particulier, et de nombreuses années devant lui pour le faire grandir. " Joe Morris

Harrison est un mélodiste qui a su trouver ses propres marques, manifestées via la répétition anxieuse d'un motif en suspens dans l'ouverture Preludial, par la chaleur profonde et alchimique que suggère Sintering ou dans le contraste de la résolution franche de River dolphin. D'un bout à l'autre, Harrison crée son propre langage structurel à travers une musique d'apparence simple qui s'avère, au final, absolument magnifique.

C'est un témoignage de la force partagée du trio, de la spontanéité qui supplante en studio la préparation. Il a établi une sélection de morceaux élaborés auparavant et a laissé la boussole de l'expérience collective donner l'orientation. Ce rendez-vous a été enregistré sans isolation, ni casques, dans un espace intime de studio. Aucune seconde prise n'a été nécessaire.

Le timbre, l'articulation et la technique expérimentale du tromboniste suisse ont connu une progression régulière depuis ses débuts impressionnants en tant qu'artiste-interprète. Jeune maître des sons multiphoniques, il est l'un des rares artistes à avoir abordé les techniques complexes développées par Mangelsdorff, de surcroît avec une pureté de timbre dont peu de ses contemporains sont capables. Révélant ses dons d'improvisation et champs d'intérêt très vastes aux côtés de musiciens aux vues similaires, Boundless est l'acte clair et convaincant d'un artiste montant dont le chemin singulier est sans égal.

La musique de la compositrice russe appartient à un univers si résolument à part que tous les échos historiques, y compris ceux de Satie, ne peuvent être considérés que comme des rémanences de pensée. Le plus étonnant au sujet de ces oeuvres est la manière dont la dissonance brute devient magnifiquement et intensément expressive, comme une pierre dégrossie métamorphosée en colonnes de marbre brillant.