Les Lieder de Schuberts avec accompagnement de guitare publiés à Vienne du vivant du compositeur. Les mêmes origines argentines ainsi que la même curiosité et sensibilité ne pouvaient amener María Cristina Kiehr et Pablo Márquez qu'à se rencontrer et à travailler ensemble. L'autorité de María Cristina Kiehr dans le domaine de la musique ancienne est bien connue mais ses intérêts vont bien au-delà et elle a créé des pièces contemporaines comme la remarquable Passion selon Marie de Zad Moultaka. De son côté, Pablo Márquez -pour qui Zad Moultaka a aussi écrit quelques-uns de ses chefs d'ouvre- a un répertoire d'une étendue hors du commun qui embrasse le spectre historique dans sa totalité, depuis les toutes premières publications pour luth et vihuela, jusqu'aux ouvres contemporaines les plus récentes et sophistiquées. Le présent programme revisite la forte tradition de mélodies accompagnées à la guitare dans la Vienne du début du XIXe siècle, avec Franz Schubert comme figure centrale, tout en employant une magnifique guitare d'époque construite par l'éminent luthier Anton Stauffer (dont le père fut l'inventeur de l' 'arpeggione'). Trente-quatre lieder de Schubert furent publiés avec un accompagnement alternatif de guitare du vivant du compositeur par au moins cinq de ses éditeurs. Pour trois d'entre eux (y compris le célèbre Der Wanderer D.489), la version pour guitare parut même avant celle pour piano. Les mêmes éditeurs publièrent encore dix-huit lieder avec guitare dans les cinq années qui suivirent la mort de Schubert, illustrant ainsi le rôle central qui tenait la guitare dans la pratique musicale d'alors. - - Une autre source essentielle est le manuscrit de Franz von Schlechta, un des membres du cercle intime de Schubert (dont il musicalisât sept de ses poèmes), qui était lui-même guitariste amateur et copia trente-neuf de ses lieder. Quelques-uns d'entre eux sont de toute évidence des copies des éditions précédemment citées, mais il y a encore dix-neuf lieder qui ont été vraisemblablement arrangés par ses soins. Si l'on additionne toutes ces sources, on atteint la somme impressionnante de soixante-onze lieder directement liés à la guitare du temps de Schubert. Un trésor jusqu'ici négligé et dont on commence seulement à saisir l'importance historique.

En réponse aux troubles politiques et écologiques actuels, le fameux quintet malien fait appel à l'esprit magique du djinn avec Djine bora ("l'apparition du génie"). Un troisième album explosif et mystique, incarné par une musique de résistance, fruit de leur expérimentation unique des musiques mandingues et de leur histoire hors du commun. Les trois lettres B.K.O. sont le code de l'aéroport de Bamako. C'est bien dans la capitale malienne que se déroulent, depuis 2012, les répétitions du groupe. L'année même où le Mali a proclamé l'état d'urgence, personne n'aurait pu imaginer que ces musiciens seraient à l'origine de trois albums et plus de 450 concerts dans 25 pays différents. BKO lutte, ne faillit pas, unifie et ne ressemble à personne.

Six ans après En tachycardie, Benoît Dorémus revient en 2022 avec cet album. L'intime pour mieux atteindre l'autre, l'humour pour faire passer des messages, une écriture poétique, tendre, réaliste et joliment teintée de fantaisie, un phrasé qui ne ressemble qu'à lui... le protégé de Renaud et de Francis Cabrel construit disque après disque un répertoire sensible et unique. La réalisation est ici signée Marc Parodi et Alice Chiaverini, connus pour leur duo Kiz. Sur scène, Benoît présentera ses nouvelles chansons et les plus anciennes en duo avec le poly instrumentiste Marc Parodi. La guitare de Benoît, toujours bien présente, sera portée par ses claviers, ses guitares et ses sonorités plus urbaines. Leur complicité révélée en studio ne demande qu'à éclater sur scène !

Avec Comme un ours - son précédent spectacle mis en scène par Nicolas Bonneau - Alexis HK est sorti de la torpeur et de la solitude pour se diriger vers la couleur, le jeu, et l'expérimentation. Dans Bobo playground, l'auteur, compositeur et interprète s'interroge sur ce bonheur qu'on recherche tous, et s'inquiète déjà de le perdre alors qu'il y goûte à peine. Qu'on soit un vieux rappeur, un jeune homme de 18 ans, un chevalier raté, une maman sur Tinder ou Donald Trump, on a tous le droit à 15 minutes de bonheur... avant de sombrer de nouveau !

Les Vulves assassines n'ont pas fait le conservatoire, elles sont nées dans une cave humide du 9.3 et s'inscrivent dans le mouvement "fais le toi-même". Pour leur deuxième album, finies les intros à rallonge, les ponts incongrus, les sonorités de batterie trouvées sur Garage Band... Avec l'arrivée de Samy, leur nouvelle guitariste qui en connaît un rayon en solfège, elles ont décidé de s'appliquer ! Car la musique c'est toujours plus agréable quand on prend plaisir à l'écouter, comme disait Marcel Proust. Mais soyez rassuré.es, cet album sent toujours la tambouille-maison : voix éraillées, synthés malmenés, le tout beaucoup trop saturé... c'est là tout le charme du projet ! Das Kapital comporte 11 titres qui abordent les sujets importants du moment que sont la lutte des classe, le patriarcat et l'amour. Comme toute oeuvre du même nom, il a pour vocation de changer le monde, rien que ça.

Magnétiques et puissantes, les 9 compositions de l'album prennent autant aux tripes qu'au cortex. Des morceaux d'art souvent fascinants, parfois déroutants, mais toujours virtuoses. Neuf titres portés par une dream team de haut niveau, qui entoure le musicien en studio et en live. A la basse, on retrouve Marc Karapetian, le frère du leader, qui enregistre et se produit également avec l'inégalable Tigran Hamasyan. Théo Moutou officie à la batterie, tandis qu'on se délecte des notes du guitariste Gabriel Gosse (un génie que l'on retrouve chez Christian Scott, Eddy de Pretto ou encore Katerine). Le saxophoniste Mounir Sefsouf vient compléter la formation cosmopolite et iconoclaste imaginée par Karapetian. Cinq jeunes musiciens français à l'état d'esprit conquérant , originaires d'Arménie, de Guadeloupe, de la Réunion et d'Algérie, rencontrés sur les bancs du CNSMDP, et pour qui la musique et l'humain ne font qu'un.

Dandy Dandie est élégant, raffiné, paritaire, doté d'esprit et impertinent. Cultivant la finesse et l'originalité, le groupe s'attache principalement au langage, au son et à la poésie, et explore le versant le plus magnétique de la musique d'Alban Darche. Chloé Cailleton illumine Baudelaire et Roethke, Nathalie Darche exalte les plans sonores, Geoffroy Tamisier et Alban Darche confondent leurs souffles dans un chant resplendissant et unique. Dandy Dandie rayonne, flamboie, et touche au coeur.

Ils recréent une tradition tirée de la mémoire de Thrace, de la Mer Noire turque ou de Finlande. Pour Leis Auras ils mettent en musique un texte du poète occitan Roland Pecoud, et pour La Bourdique, ils arrangent des mots du gascon André Minvielle sur un air crée par son ami Richard Hertel. Ils composent autour de quatrains en persan, en grec et animent les vers de Rumi (XIIIe siècle). Parfois la langue est inédite (Sorcière ou Râh), parfois la musique parle d'elle-même comme sur les deux interludes où des fantômes électriques ou électro chantent leurs secrets. (Electre)

AMJ, le trio formé par Andy Clarke à la batterie, Mark Spence à la basse et le producteur John Hollis propose une musique avec un collectif de musiciens invités : du trompettiste Cubain Michel Padron au guitariste gallois Owen Shiers. Avec leur groove tout-puissant, leur voyage musical les emmène dans des endroits qu'ils n'avaient pas imaginés au départ. (Electre)

L'Afrique enchantée, c'était, sur France Inter, l'émission pionnière consacrée à l'Afrique, racontée en musiques. Elle se prolonge avec l'Afrique en Solo, tous les dimanches à 22H sur France Inter. Depuis 2010, Le Bal de l'Afrique Enchantée c'est aussi et toujours, sur scène, un grand voyage musical en Afrique animé par l'équipe de l'émission (Solo, Vlad, et la nièce Hortense). Avec eux, pour faire revivre les grandes chansons du répertoire moderne africain : onze musiciens et chanteurs venus d'Afrique et d'ailleurs, qui forment le redoutable orchestre, Les Mercenaires de l'Ambiance. (Electre)

Non, décidément, enregistrer un hommage à George Gershwin ne se résume pas au choix de quelques standards célèbres revus comme à la parade. Il y faut une compréhension intime de la richesse harmonique, une conscience de l'histoire et ce savoir spécial qui consiste à éviter tous les clichés jazzistiques tout en s'inscrivant dans une tradition. Trois qualités distinctives que cultivent, depuis le début du siècle, le clarinettiste Jean-Marc Foltz et le pianiste Stéphan Oliva. Ils avaient auparavant revisité en voyageurs engagés le grand répertoire classique pour clarinette et piano. Ce disque prolonge donc un dialogue déjà ancien, engagé sous les auspices d'une écoute mutuelle sidérante de concentration, où le silence jouerait le rôle d'arbitre des élégances.

Après la réédition des deux premiers albums du groupe parus en 1975 et 1976 (Mélusine et La prison d'amour), voici la suite avec une compilation de trois autres albums produits par le même label entre 1978 et 1981 : La treizième heure, Voulez-vous que je vous dise... et Mélusine, le seul groupe au monde... C'est l'un des groupes phares du mouvement folk, qui ne se limite pas aux concerts, mais se consacre au collectage et multiplie les stages et les animations pour transmettre et développer la pratique de la musique traditionnelle. Il participera aussi à l'émergence du bal folk, dont le répertoire est emprunté à toutes les traditions francophones (France, Belgique, Québec, Acadie) et provient de recueils, d'archives sonores et des enquêtes des membres du groupe. (Electre)