Telemaco de Mayr était le fruit de l'époque trouble pour la République de Venise, occupée par les troupes de Napoléon vers la fin de 1796. Les éléments militaires, intégrant des marches, ont une forte présence dans cette partition qui a apporté de nombreux éléments novateurs, en vogue sur les scènes de Paris, au théâtre Vénitien. En s'appuyant sur du matériau issu de la mythologie classique grecque, Mayr a composé un opéra plein de couleurs, entremêlant des interludes instrumentaux et danses dans les arias, les cavatines et les choeurs, et a élaboré sa propre version très personnelle de la nouvelle opera seria italienne. (Electre)

Contrairement aux (grands) musiciens du passé dont le langage a constamment évolué vers plus de hardiesse, plus de complexité, bon nombre de compositeurs de l'Après-guerre ont parcouru le chemin inverse. Adeptes, ou victimes, de l'avant-gardisme obligatoire pur et dur, ils ont fini par abandonner ce langage, l'estimant trop stérile et inexpressif. Penderecki représente sans doute l'un des exemples les plus spectaculaires ; de ses premières ouvres résolument modernistes des années 60, il en est revenu à la tonalité, à la modalité, aux accords parfaits, à la ligne mélodique, à la clarté architecturale. Et curieusement, ces dernières ouvres n'en semblent pas moins modernes ; disons qu'elles reprennent le flambeau de la musique du passé et le transmettent aux générations futures. (Electre)