La sociologie ne s'intéresse que trop peu à la relation entre médias et religion, alors que s'observent une amplification des informations religieuses et une multiplication des interventions journalistiques sur ces questions. Ce livre s'intéresse plus particulièrement à la sociologie de l'écriture journalistique, en s'interrogeant sur le traitement médiatique des faits religieux. Il croise une pluralité d'approches : supports (médias régionaux et nationaux; religieux et séculier; presse écrite, audiovisuelle et numérique); espaces considérés (Europe, Asie, Amérique du Nord); acteurs appréhendés (journalistes ou experts). Il en ressort un double constat : les médias ne sont pas neutres à l'égard du fait religieux et produisent une homogénéisation du traitement des informations religieuses; demeurent cependant des interstices dans lesquels peuvent se loger des perceptions différenciées des faits religieux. Des logiques de régulation et de résistance symboliques s'opposent alors, qu'il convient ici de confronter et d'analyser.

A partir d'enquêtes de terrain portant sur des séjours de jeûne à but spirituel en France et en Autriche, la sociologue se penche sur les formes de réduction volontaire de la consommation, qu'il s'agisse de nourriture, de médias ou d'achats de biens. Elle observe comment, dans ces pratiques, une ascèse contestataire aux buts spirituels différents des religions institutionnelles est mise en oeuvre. ©Electre 2024

Les pouvoirs de l'écriture chez Colette, c'est l'art de susciter la présence dans les portraits, l'art de ressusciter les souvenirs d'enfance et leur charge de sauvageries. Mais c'est aussi l'art de créer des silhouettes délibérément fictives : Claudine, Gigi, Don Juan qui allient charme et scandale.

Un ouvrage qui doit permettre de donner à Louis Guilloux, écrivain natif de Saint-Brieuc, une place qu'on ne lui reconnaît guère aujourd'hui. Ses (non)-engagements dans l'histoire du XXe siècle, les liens noués avec des auteurs reconnus tels Jean Grenier ou Albert Camus, l'origine sociale et la « celtitude » de l'auteur, l'art et le style du narrateur, sont autant de clefs pour comprendre Guilloux et sa modernité.

Entre jeu et gravité, les romans de Paul Auster dévoilent une écriture de l'écriture, un texte spectaculaire, à la fois intime et ludique. Sous les formes superposées de la cartographie historico-littéraire et de l'autobiographie, surgit alors le portrait d'un joueur, ni jamais tout à fait le même, ni jamais tout à fait un autre...

Publié pour la première fois en 1623, Le Roman comique de Francion fut l'un des plus grands succès de librairie du XVIIème siècle et Molière s'en inspira pour nombre de ses comédies. Mais le très jeune auteur de ce roman célèbre tint à demeurer anonyme. Dans les milieux cultivés, on savait qu'il s'agissait de Charles Sorel, fils de famille bourgeoise, neveu d'un historiographe du roi auquel il devait succéder. Il ne cessera d'écrire, jusqu'à sa mort, passant de l'écriture de romans -dont il voulait renouveler la forme- à celle d'une littérature de savoir où il utilisait la vaste étendue de sa curiosité et de sa culture : en histoire, en critique littéraire, en pédagogie, en sciences, en morale. Sans grand succès : pour le public mondain de son siècle, Sorel, étiqueté « auteur comique » est sorti de son rôle et de son talent. Il meurt, pauvre, solitaire et déjà inconnu. Et l'histoire littéraire née au XIXème siècle range Francion dans le tiroir négligé des « oeuvres baroques ».

4ème de couv. :" Le rôle majeur joué par Virginia Woolf dans la littérature anglaise des années vingt et trente n'est plus à démontrer. On sait combien Mrs Dalloway, La Promenade au phare, Les Vagues, contribuèrent à faire émerger une écriture de la modernité, une langue mouvante, habile, suspendue à la frontière de la prose et de la poésie, lovée au plus intime de la conscience. Dans l'ombre de ces romans, le reste de son œuvre foisonnante reste encore mal connu. Les écrits politiques de Woolf, ses nouvelles, ses essais, sa correspondance permettent cependant de voir un imaginaire littéraire et politique à l'œuvre. De même, alors que la critique tendit précédemment à privilégier les enjeux formels et phénoménologiques de l'écriture poétique de Woolf, des études récentes ont exploré ses liens avec son contexte épistémologique et politique, les échos intertextuels ou inter-esthétiques qui s'y font entendre. Le volume d'articles réunis ici se propose de faire le point sur ces perspectives formelles et théoriques. Il est le fruit des travaux du Colloque de Cerisy qui se tint en 2001 sur l'œuvre de la romancière. En choisissant d'interroger les notions de «pur» et d'«impur» - notions qui font souvent retour sous la plume de la romancière - les auteurs proposent d'ouvrir un dialogue entre les textes les plus canoniques et le reste de l'œuvre jugé longtemps mineur ou «impur», mais aussi entre des approches critiques multiples (génétique, psychanalyse, épistémologie...), toutes mises au défi par un univers littéraire paradoxal qui résiste à la synthèse et à la clôture. "